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Jeudi 14 Avril 2011:

La réforme de l'ISF critiquée

Économie. D'un côté, le gouvernement prévoit un allégement de l'impôt sur la fortune. De l'autre, il veut lier la distribution des dividendes et la hausse des salaires.

La réforme de l'ISF et du bouclier fiscal proposée par le gouvernement est critiquée par des élus de gauche mais parfois aussi de droite, sous l'angle du « cadeau aux riches ».

Nicolas Sarkozy a finalement décidé de supprimer le bouclier fiscal, un dispositif décrié qu'il avait renforcé après son élection, et de réserver l'impôt de solidarité sur la fortune aux contribuables dont le patrimoine est supérieur à 1,3 million d'euros. La réforme que le gouvernement veut voir votée cet été doit permettre d'exonérer la moitié des quelque 600 000 contribuables qui doivent acquitter l'ISF.

« Mesure de classe »

« Cette mesure qui va toucher 300 000 contribuables va apparaître naturellement à l'opinion publique comme une mesure de classe, a déploré hier mercredi le député UMP « villepiniste » Jean-Pierre Grand. Ça, c'est extrêmement désagréable aux oreilles des républicains sociaux de la majorité. »

Le président de la commission des Finances a l'Assemblée, le socialiste Jérôme Cahuzac, a qualifié la réforme de « bricolage » et estimé que le chef de l'état avait reculé sur tous les fronts. Le Parti socialiste s'oppose depuis le début de la législature au bouclier fiscal, qui limite à 50 % des revenus fiscaux le montant des impôts directs que peut payer un contribuable. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a toutefois estimé qu'il ne s'agissait que d'une « première étape » avant un « débat de fond » dans le cadre de la présidentielle, où il faudra selon lui parler de sa suppression pure et simple : « Nous sommes encore le seul pays d'Europe à avoir un ISF. C'est intenable, c'est ce qui encourage les délocalisations de fortune, c'est quelque chose qui à mon sens est contraire à l'intérêt économique de notre pays. »

Pour le Parti communiste, la réforme est un « numéro de funambule fiscal au service de la bande du Fouquet's », une référence aux industriels qui avaient fêté avec Nicolas Sarkozy sa victoire à la présidentielle en mai 2007 dans ce restaurant des Champs-Élysées.

Pouvoir d'achat

Le gouvernement tente d'un autre côté de multiplier les mesures pour améliorer le pouvoir d'achat des Français. Après les annonces sur les prix de l'électricité, du gaz ou encore des carburants, il prévoit d'inclure dans le collectif budgétaire de printemps un dispositif incitant les entreprises à lier la distribution de dividendes aux actionnaires et l'augmentation de la rémunération des salariés. À la sortie du conseil des ministres, François Baroin a indiqué que les modalités de ce dispositif étaient en cours de finalisation. Le ministre du Budget avait évoqué auparavant la possibilité d'une « prime exceptionnelle » d'au moins 1000 euros. Le dispositif concernerait principalement les PME, a laissé entendre de son côté la ministre de l'Économie, Christine Lagarde.

(source le havre libre)

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