Lundi 22 Février 2010:
Ultra-tendues
Une longue journée à Gonfreville
Le soleil reflète sur les installations métalliques de la raffinerie Total de Normandie à Gonfreville-l'Orcher. Une embellie qui ferait presque oublier que le raffinage français est plongé dans la tourmente. L'éclaircie augure-t-elle d'une issue favorable des négociations de l'après-midi ou bien l'accalmie annonce-t-elle la tempête ? Hier tout semblait paisible autour du site. L'atmosphère est presque pesante, le calme sonne faux.
Ce flottement a tout de même été rompu en milieu de journée. Les syndicats, comme ils le font tous les jours depuis le début de la semaine, ont organisé une prise de parole aux portes de l'usine hier à 13 heures, à l'heure de la relève du personnel de quart. « Nous avons fait le point sur le processus enclenché pour arrêter la raffinerie. Vingt unités sont à l'arrêt et dix-huit autres fonctionnent en débit minimum, prêtes à être fermées si les négociations échouent », confie Bernad Dufour, délégué du personnel CGT.
Le regard vers Paris
L'organisation syndicale assure que les salariés restent mobilisés. Pourtant, la dernière consultation de dimanche midi marque un léger repli du mouvement. 60 % des 80 salariés présents se sont prononcés pour la reconduction de la grève. La CGT ne considère pas ce résultat comme un échec.
« C'est tout simplement dû aux circonstances. Les collègues attendent les conclusions des rencontres menées en haut lieu. Les avis sont partagés. Certains estiment que l'issue peut être favorable, d'autres ne se font guère d'illusion. Les informations qui nous parviennent de Paris ne nous laissent de toute façon guère d'espoir ».
Après cette demi-heure de discussion, l'entrée de la raffinerie est retombée dans la torpeur. Seules deux banderoles de la CGT et de SUD accrochées aux grilles rappellent que le site est en conflit. Difficile d'imaginer avec cette seule vision que les pays pourrait s'arrêter de tourner à cause d'une pénurie de carburant.
ST. R.
(source le havre libre)