> Presse —> Énergie : Les tarifs de l'électricité d'EDF ont augmenté le 15 août |
Samedi 28 août 2010:
Les plus démunis frappés par l'augmentation des tarifs d'EDF Après avoir décidé de l'augmentation du prix du gaz- + 9,7 % le 1er avril et + 4,7 % le 1er juillet – le gouvernement vient de décréter celle de l'électricité, à la mi-août. La hausse moyenne des tarifs réglementés sera de 3,4 %. Ainsi, la facture des 27,5 millions de clients d'EDF au tarif bleu (résidentiel) s'envolera de 3 %. Un effort limité à 4 euros en moyenne par mois, soit 48 euros à l'année. Mais, cette hausse du prix de l'énergie – même si elle apparaît modique – va pénaliser les plus démunis. En Haute-Normandie, la situation est prise très au sérieux par les acteurs sociaux. Chaque année, des milliers de Haut-Normands sollicitent des aides financières des mairies ou des conseils généraux. En Seine-Maritime, le Département gère le fonds solidarité logement (FSL), créé en 2004 et sous la responsabilité de la collectivité depuis 2005. L'État verse des compensations financières et chaque commune verse une cotisation à ce fonds qui permet d'éponger les dettes de loyer ou d'énergie (électricité, gaz), les impayés d'eau ou de téléphone. 20 000 personnes ont été aidées en 2009 dont 11 185 pour l'énergie ! « Avec la hausse de l'électricité, nous estimons à 50 000 euros, au minimum, le montant de la dépense supplémentaire provoqué par un afflux de demandes d'aides en raison de cette hausse de l'électricité », confirme Katia Idir, conseillère technique au cabinet de Didier Marie, le président du conseil général. Dans l'Eure, Jean-Louis Destans, président du Département, remarque que « cette décision aurait été bien accueillie par les marchés boursiers qui ont vu le cours de l'action EDF croître de 5,48 % le 15 août ! Mais cette augmentation précarise une nouvelle fois les familles les plus démunis ». En 2009, le Fonds social de l'Habitat a connu une hausse de 48 % des demandes d'aide au titre du maintien d'énergie. En 2010, 35 000 € sont consacrés pour ces aides et 700 dossiers ont été reçus par le Département. Les services sociaux des communes (CCAS) s'attendent aussi à être plus sollicités. « Nous contribuons à hauteur de 82 000 € au FSL, » confirme Caroline Dutarte, adjointe aux affaires sociales à Rouen. « En 2009, le CCAS a versé de son côté 9000 euros pour venir en aide à des familles confrontées à ces problèmes d'énergie. En 2010, c'est 18 000 ! Le double... Tout augmente, les gens n'arrivent plus à payer. » Avec des aides plafonnées à 200 euros par famille, une centaine a ainsi été aidée par le CCAS. Au Havre, l'aide sociale se gère « globalement ». 1000 demandes ont été transmises au FSL en 2009. Et 400 pour le premier semestre 2010. Moins de demandes qui peuvent s'expliquer par les nouvelles règles du FSL qui excluent ceux ayant bénéficié d'aides dans les douze derniers mois. « La précarité énergétique reste présente. Nous constatons que les gens font la tournée des opérateurs : EDF, Poweo, Énergie Directeu. Une même personne peut être coupée chez ces trois fournisseurs ! Des gens qui restent coupés de l'énergie. C'est donc bougies et braseros ! » Affirme Valérie Rivier, responsable de l'accompagnement social au Havre. « Nous aurons plus de demandes en 2011. Nous verrons si nous finissons l'année avec notre enveloppe de secours. Le plus inquiétant, c'est la grande précarité. Nous avons de plus en plus de mal à toucher ces personnes qui ne viennent même plus nous voir pour demander des aides ! » Alain Lemarchand (source le havre libre)
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