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Mercredi 14 Juillet 2010: Les horaires atypiques minent la santé Le travail de nuit, qui concerne 20 % des salariés et qui continue de progresser en France, réduit l'espérance de vie. Des scientifiques préconisent un départ anticipé en retraite. Selon la dernière enquête officielle sur les conditions de travail (Sumer), quelque 2,5 millions de salariés sont soumis à des horaires alternants : 1 million de salariés (6 %) travaillant en poste, avec un horaire variable d'un jour à l'autre, et 1,5 millions (8,7 %) en équipe fixe. Le travail de nuit touche 20 % des salariés, et « tend à progresser en France », notamment chez les femmes, constate le Conseil économique et social dans un récent « avis ».comme les contraintes physiques (port de charges lourdes, postures pénibles, etc.), de rythme (travail à la chaîne) ou encore l'exposition à des produits toxiques, les horaires atypiques ont réduit l'espérance de vie. Outre les troubles du sommeil et nutritionnels, le travail de nuit ou posté entraîne des risques cardio-vasculaires et une usure prématurée. S'il n'est pas possible de fixer, pour l'ensemble des pénibilités reconnues, « de manière scientifique indiscutable », des niveaux ou durées d'exposition pouvant être considérés comme des seuils de risque, le professeur Gérard Lasfargues, auteur avec Yves Struillou de deux rapports de référence sur le sujet, n'en juge pas moins « justifié » de mettre en place un dispositif de bonification de durée d'assurance pour la retraite ou de cessation anticipée d'activité pour les travailleurs qui y sont soumis. S'appuyant sur les critères retenus dans certains secteurs qui accordent d'ores et déjà une cessation anticipée (15 ans de nuit ou en horaire alternant avec au moins 200 nuits par an), il recommande « de fixer par la négociation des durées d'exposition ouvrant droit » à des compensations pour la retraite. Soit, exactement, ce que revendiquent les syndicats et les partis de gauche, ce que suggère aussi le Conseil économique et social, en affirmant « la nécessaire prise en compte de la pénibilité du travail de nuit dans le droit à la retraite ». Et pourtant ce que rejette le projet de loi gouvernemental, qui se limite à prévoir un départ anticipé pour les seules victimes de pénibilité physique atteintes de 20 % d'incapacité, soit 10 000 personnes. Y. H. (source l'Humanité)
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