Jeudi 21 Octobre 2010:
Les grévistes restent fermes
Social. Sur fond d'interrogation quand à d'éventuelles réquisitions, les opérations de blocages se durcissent.
Plus rien ne sort désormais de la CIM (Compagnie industrielle maritime). Le pipeline alimentant en kérosène l'aéroport de Roissy, remis en service par plusieurs cadres débarqués par la mer dimanche dernier, a été finalement arrêté sur décision de la direction elle-même mardi soir. Officiellement pour des raisons de sécurité, rapportent les syndicats. Mais suite à l'ordre donné par Nicolas Sarkozy, hier matin, de débloquer tous les dépôts de carburant paralysés, ainsi que la réquisition de personnel opérée sur la raffinerie Total le Grandpuits (Seine-et-Marne), les grévistes de la région havraise redoutent à leur tour l'intervention des forces de l'ordre.
Réquisitions attaquées
« On a dit aux gars de prendre leurs dispositions », résume Philippe Saunier, élu CGT à la raffinerie Total de Gonfreville, où un « simple » rassemblement a interrompu le trafic sur la route industrielle pendant près de quatre heures hier matin. « Il ne s'agit pas d'un blocage de la raffinerie, mais d'une raffinerie en grève ! Nous n'empêcherons pas de rentrer ceux qui souhaitent travailler. Les réquisitions effectuées à Grandpuits seront de toute façon attaquées en justice, elles ne peuvent s'appliquer au secteur privé. » Mais pas question pour autant, selon le syndicaliste, d'envisager l'affrontement avec les forces de l'ordre.
Le discours se fait évidemment plus dur chez les travailleurs portuaires, dont les heurts avec la police lors de la grande manifestation de mardi devraient désormais trouver une suite sur le terrain judiciaire. « Une criminalisation de l'action syndicale » qui ne pourra qu'entraîner « une radicalisation du mouvement », fustige l'un de leurs représentants.
Bloqué toute la journée d'hier, le port devrait retrouver une activité normale aujourd'hui. Certains dockers et personnels portuaires se rendront néanmoins sur les différents barrages prévus aujourd'hui : à nouveau devant Dresser ainsi qu'à hauteur de l'entreprise Sidel ce matin. La zone industrielle, elle, sera paralysée cette fois-ci en quatre points différents : le rond-point de la station Total, le parc des Alizées, le pont 8 (Aircelle) et le pont 7 bis.
Thomas Dubois
(source le havre libre)