Jeudi 26 août 2010:

Les anesthésistes appelés à la grève

La pénibilité du métier des hospitaliers soumis au travail de nuit doit être reconnue.

Les anesthésistes aussi se mobilisent contre la réforme des retraites. Le syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (Snphar) a déposé un préavis de grève illimitée à partir du 1er septembre. En cause : la pénibilité du travail de nuit, non prise en compte dans le projet d'Éric Woerth. En enchaînant des gardes de vingt-quatre heures, les médecins de la permanence des soins (anesthésistes mais aussi urgentistes, chirurgiens, réanimateurs ou encore pédiatres) consacrent quatre à cinq années au travail de nuit, sur quarante ans de carrière.

Nicole Smolski, présidente du Snphar, se déclare « choquée par le projet de loi, qui nous oblige à travailler jusqu'à 67 ans pour obtenir les trimestres qui ouvrent droit à une retraite à taux plein ». Les études médicales sont formelles : le travail de nuit augmente les risques de maladies cardio-vasculaires, les troubles neurologiques et les cancers. Et ce problème ne concerne pas que les médecins mais tous les travailleurs de nuit. Le syndicat ne cesse de le répéter : « Le travail de nuit nuit gravement à la santé. » « Il n'est pas reconnu comme un métier pénible car ses conséquences ne se mesurent pas par une incapacité de travail de 20 %. Elles ne sont visibles qu'à long terme », explique Nicole Smolski. Le Snphar exige « une réforme juste, qui prenne en compte l'exposition au risque sur la santé du travail de nuit » et un dispositif de bonification ou de cessation anticipée d'activité pour tous les personnels hospitaliers pouvant justifier 1000 nuits travaillées dans leur carrière. Illimitée, la grève ne retentira pas sur la prise en charge des patients.

« L'organisation et la qualité des soins resteront les mêmes, mais on ne travaillera que sur réquisition de la direction », rassure Nicole Smolski.

Pauline Moullot

(source l'Humanité du mercredi 25 août)

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