Mercredi 20 Octobre 2010:
L'épreuve de force continue dans la rue
Retraites : plus de 130 000 manifestants ont défilé hier dans les rues en Haute-Normandie.
Entre pourrissement et durcissement. En ce milieu de semaine, à quelques jours des vacances de la Toussaint et au lendemain de manifestations qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes en Haute-Normandie, la situation est toujours aussi tendue contre la réforme des retraites. Sans que l'on y voie une issue prochaine...
À Rouen
Hier, 60 000 manifestants (22 500 selon la police) ont défilé dans les rues du centre-ville, bloquant trois des ponts reliant les deux rives de la Seine. Un parcours désormais classique qui s'est achevé place de la Madeleine, face à la préfecture de Région. 5000 lycéens et étudiants s'étaient joints au cortège et aucun incident majeur n'est à signaler. Si ce n'est le « ravalement » de façades des banques de la rue Jeanne-d'Arc, repeintes à l'aide d'œufs, de pots de yaourts ou de jets de peinture...
Tôt le matin, vers 4 heures, le Terminal pétrolier Rubis à Grand-Quevilly avait été libéré de son blocus par les forces de l'ordre. Il a été repris dans l'après-midi, conformément à l'appel d'un syndicaliste de Sud lancé à la fin de la manifestation. Hier, en fin de journée, ils étaient environ 200. Les routiers étaient également de la partie puisqu'ils ont organisé une opération escargot, au petit matin, sur le pont Flaubert. D'autres actions seraient à prévoir dans les prochaines heures...
Au Havre
60 000 personnes selon la CGT (11 000 selon la police) ont manifesté à la Porte-Océane, avec pour point de départ l'hôtel de ville dont le maire, Antoine Rufenacht, a démissionné lundi soir. Le cortège s'est élancé peu après 10 heures. Rapidement des affrontements ont éclaté en tête de manifestation entre les dockers, le personnel portuaire du Havre et les forces de l'ordre. Aux jets de pierre, les policiers de la compagnie d'intervention ont répliqué par des bombes lacrymogènes. Après ces violents incidents, la manifestation s'est achevée après 12 heures à la plage du Havre. Le syndicat CGT du port du Havre a appelé à une grève générale.
En Seine-Maritime
Plusieurs manifestations ont également rassemblé les opposants à la réforme : 10 000 manifestants (3500 selon la police) a Dieppe ; 1200 à Eu-Le Tréport ; 4500 à Fécamp (2000 selon la police) ; 3500 à Lillebonne (2500 selon la police) ; 300 personnes à Gournay-en-Bray : des salariés de Danone, Autoliv, Sika, MGI Goutier... mais aussi des lycéens.
À Évreux
Temps incertain, crainte de la panne d'essence et, surtout, organisation de quatre manifestations le matin à Vernon, Louviers, Bernay et Pont-Audemer. Voilà sans doute pourquoi le rassemblement d'Évreux, qui a quitté le pré du Bel-Ébat vers 15 heures pour défiler en ville, est loin d'avoir drainé la foule des précédents rendez-vous. Les premiers comptages faisaient état de 3000 participants dans le cortège.
Dans L'Eure
Pour la première fois quatre rassemblements avaient lieu autour d'Évreux : 1000 manifestants à Louviers, dont de nombreux lycéens. À Vernon, 1800 personnes dont 400 lycéens étaient dans les rues. Syndicats et policiers étant pour une fois d'accord sur ce nombre ! À Bernay, plus de 500 personnes ont défilé en ville. À Pont-Audemer, pas moins de 600 personnes ont manifesté.
Alain le marchand
(avec les rédactions locales)
Actions et perturbations dans les
prochaines heures...
Retour page presse...