Lundi 18 Octobre 2010:
La semaine de tous les blocages
Social : le mouvement de contestation s'étend désormais aux secteurs du transport.
Malgré la volonté du gouvernement d'en finir, le bras de fer avec les opposants à la réforme des retraites se poursuit en Haute-Normandie comme dans le reste de la France. Une sixième journée de grève et de manifestations est annoncée demain, mardi, veille du vote par le Sénat.
Routiers à l'arrêt
Les opposants comptent sur le renfort des chauffeurs routiers qui avaient prévu de lancer une série d'actions, hier dimanche à partir de 22 heures. « Elles prendront différentes formes : blocage de dépôts de carburant et de centres d'approvisionnement, barrages devant des bases logistiques... Cela pourrait être aussi des opérations escargot sur les routes », prévient le Normand Jean-Marc Lambert, l'un des cadres de la fédération CGT des Transports, qui annonçait déjà hier midi des perturbations sur l'A.13 entre Caen et Paris au cours de la nuit.
Autocars en panne
Présente dans des secteurs aussi divers que le convoyage de fonds, le déménagement et le transport sanitaire, cette fédération veut défendre, dit Jean-Marc Lambert, le congé de fin d'activité qui prévoyait un départ à 55 ans après, par exemple, 25 ans de conduite dans le transport de marchandises et 28 ans dans celui de voyageurs. Elle s'impatiente aussi, estimant que les États Généraux des transports instaurés après le mouvement des routiers de décembre 2009, « piétinent ».
Le rail dérouille
Avec deux TGV sur trois pour les relations Paris-province, un Transilien et un TER sur deux, le trafic des trains s'est un peu amélioré samedi. Mais ce répit pourrait n'être que de courte durée : les cheminots ont été appelés par la fédération CGT, premier syndicat de la SNCF, à « renforcer » la grève dès hier soir. « Les assemblées générales ont toutes reconduit le mouvement », a déclaré Didier Le Reste.
Le secrétaire général de la CGT Cheminots a également annoncé une « forte présence » aux manifestations de samedi. Arrêté à 25,4 %, le taux de grévistes était pourtant en recul de trois points par rapport à la veille. La direction n'a pas souhaité communiquer les chiffres. (Renseignements sur le trafic SNCF sur infolignes.com)
Le jeunes dans la rue
La semaine passée, les lycéens se sont joints aux cortèges. Cette semaine encore, des manifestations spontanées devraient avoir lieu. Du côté des étudiants, « pas de mouvement programmé en dehors des journées de mobilisation interprofessionnelle », déclare Simon Lahure, l'un des responsables de l'Union nationale des étudiants de France (Unef) en Haute-Normandie. « On peut gagner mais seulement dans l'unité. C'est pour cela que j'appelle les étudiants à se mobiliser ce mardi. »
Des pompes à secrétaire
Ce week-end encore, les gérants de nombreuses stations-services de la région avaient baissé le rideau ou, faute d'approvisionnement, interdisaient l'accès aux pistes desservant les pompes automatiques. Des files d'attente monstrueuses se formaient devant celles encore en service, tandis que les autorités ordonnaient le déblocage des dépôts de carburant. Au Grand-Quevilly, le terminal Rubis qui reçoit habituellement 200 camions par jour et dessert des stations à 150 km à la ronde, a été débloqué dans le calme au petit matin samedi. En revanche, les douze raffineries du pays, notamment celles de Haute-Normandie, sont toujours à l'arrêt.
(source le havre libre)