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Mercredi 1 Septembre 2010:

La sécurité ne cesse de diviser

Politique. La secrétaire d'État à la Ville, Fadela Amara, a voulu apporter hier à son tour sa contribution au débat qui fait rage et divise de plus en plus le gouvernement.

Le gouvernement apparaît de plus en plus divisé sur la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy à l'approche d'un remaniement ministériel qui accentue encore la nervosité au sein de la majorité présidentielle.

« Je suis évidemment émue par les expulsions de Roms », a dit hier la secrétaire d'État à la Ville. « J'ai toujours été contre les expulsions. » Au lendemain d'une conférence de presse où le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a insisté sur l'augmentation des actes de délinquance perpétrés par des Roumains à Paris - + 259 % en 18 mois – Fadela Amara s'est insurgée contre le lien fait par le gouvernement entre immigration et insécurité. « Depuis toujours, je suis convaincue qu'il n'y a pas de lien entre immigration et insécurité. Et je pense que faire un amalgame peut amener à des dérives », a-t-elle dit en citant nommément Brice Hortefeux, qu'elle accuse de

« surenchère ». La secrétaire d'État à la Ville, elle-même issue de l'immigration, s'est aussi déclarée opposée à tout élargissement des motifs de déchéance de nationalité alors qu'il s'agit d'un des points forts du discours de Nicolas Sarkozy. Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'était déjà ému lundi des expulsions de Roms et a expliqué qu'il avait envisagé de démissionner en signe de protestation contre une politique. Dimanche, le ministre de la défense, Hervé Morin, a lui aussi critiqué la stigmatisation d'une communauté. « La délinquance, ce n'est pas l'immigration », a-t-il dit. Mais c'est du Premier ministre, François Fillon, qu'est venue la charge la plus remarquable contre Nicolas Sarkozy, avec lequel il a admis avoir des différences qu'il « assume ».

Cet étalage de désaccords avec la politique sécuritaire du gouvernement a incité plusieurs hauts responsables de la majorité à sortir du bois pour défendre Nicolas Sarkozy. Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, a ainsi critiqué ouvertement la prise de distance de François Fillon par rapport au président.

La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a été un cran plus loin, dans un discours devant les jeunes militants de l'UMP. « Il y a tout ceux qui, lorsque la tempête fait rage, descendent dans la cale pour y organiser le procès du capitaine. Ils ne sont pas nombreux, mais ils parlent fort et leurs ambitions personnelles les aveuglent au point de leur faire perdre le cap », a-t-elle déclaré. La proximité du remaniement annoncé par Nicolas Sarkozy pour l'automne semble expliquer en partie la nervosité des ministres qui ont exprimé leurs différences ces derniers jours, puisqu'ils sont aussi le plus souvent cités comme partants, comme Bernard Kouchner, Hervé Morin, voire François Fillon.

(source le havre libre)

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