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Samedi 20 Février 2010:
Le conflit engagé dans les raffineries Total fait tâche d'huile. Le conflit engagé dans les raffineries Total fait tâche d'huile. La CGT d'Exxon-Mobil a appelé à rallier le mouvement dès lundi. Si l'ensemble des unités de production de l'hexagone se met en grève, la pénurie de carburant risque d'être imminente. Ces dernières 48 heures, les unités de la raffinerie Total de Normandie ont fonctionné à un régime minimum sans produire. Un coup de semonce. Hier matin, le couperet est tombé. Les syndicats ont haussé le ton en annonçant l'arrêt programmé de la production. Dès hier après-midi, 14 des 20 unités devaient être concernées à Gonfreville-l'Orcher. C'est un processus lourd et long (deux à trois jours), encadré de mesures de sécurité, « Plus rien ne rentre ni ne sort des unités. Les arrêts ont déjà commencé », confirme un syndicaliste. 13 h aux portes de la raffinerie. L'intersyndicale CGT et Sud confirme devant les salariés postés de l'après-midi et le personnel de jour le durcissement du conflit avec l'arrêt progressif de ces unités. Les « Renault », également en conflit, sont présents par solidarité comme les voisins d'Exxon. Les revendications sont rappelées : anticipation du comité central d'entreprise extraordinaire fixé initialement au 29 mars, organisation d'une table ronde sur l'avenir du raffinage français, levée des sanctions contre les grévistes de Dunkerque, mise en place d'une médiation. Mais pas un mot sur une éventuelle pénurie. « Il y aura de l'essence ce week-end, rassure la direction du groupe Total qui ne souhaite pas, pour l'heure, commenter, le conflit, mais prend juste « acte du durcissement du mouvement ». Un numéro vert sera mis à disposition du public dès lundi. « Il y a dix à vingt jours de stocks de carburants disponibles », confirme pour se part l'Ufip, l'Union française des industries pétrolières qui, il y a quelques jours encore, s'inquiétait de la surcapacité de production d'essence en France par rapport à une demande en baisse. La panne sèche si le conflit dure ? « Ce n'est pas un argument que nous utilisons. Nous sommes en grève aux côtés des collègues de la raffinerie de Flandres qui voient leur site fermé. », explique Christian Votte, secrétaire général CGT à la raffinerie de Gonfreville et secrétaire du comité central d'entreprise. Qui reconnaît en substance qu'avec l'augmentation de consommation en période de vacances et le soutien des dépôts aussi en grève, les stations-services pourraient rapidement connaître des problèmes d'approvisionnement. Même son de cloche avec Jacky Pailloux, responsable syndical de Sud. « L'objectif est de sauver l'emploi dans le raffinage et l'emploi industriel en général. Le but de cette grève n'est pas de provoquer une pénurie. Nous avons conscience des difficultés engendrées mais parfois la fin justifie les moyens ». julien, lui n'a pas de mandat. « La pénurie c'est, bien sûr, impopulaire mais cette grève est justifiée. Délocalisation, fermeture de sites, effectifs, tous les secteurs sont concernés, les gens vont forcément comprendre»/ Hier, la reconduction de la grève toutes les 24 heures a été votée, à main levée par 150 voix contre 87. Un mouvement que les cadres ne veulent plus suivre. « Nous comprenons les raisons qui peuvent motiver une grève mais nous ne pouvons cautionner certaines exploitations qui en sont faites. Nous adoptons une position de neutralité », explique Jean-Luc Hebert, délégué syndical CFE CGC. Sans eux, le bras de fer continue avec cette menace persistante : la paralysie du pays. St. R. (source le havre libre)
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