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Vendredi 24 Septembre 2010:

 

 

La mobilisation encourage les syndicats

Retraites : plus de 110 000 manifestants contre la réforme en Haute-Normandie.

Il est midi et le Fouquet's, le bar ambulant de la CGT, est déjà pris d'assaut dans les volutes de fumée de merguez grillées. La sono vomit des décibels, le riff acide de Thunderstruck D'AC/DC fend l'air et 65 000 personnes (15 000 selon la police) envahissent la place de la Madeleine, face à la préfecture de Région, à Rouen.

On pourrait se croire à Rock en Seine mais ce happening n'est que la fin de la manifestation contre la réforme des retraites où, à Rouen, la mobilisation a largement tenu ses promesses. Les mots d'ordre sont désormais connus : pas de retraite à 62 ans ou 67 ans, retrait de la réforme votée à l'Assemblée nationale, taxation du capital boursier pour financer le système par répartition... Mais que faire de cette contestation qui a fait descendre dans la rue, comme le 7 septembre, plus de 100 000 manifestants en Haute-Normandie ? L'intersyndicale nationale (CGT, CFTC, FO, Unsa, Sud, Solidaires, FSU, CFDT) se réunit ce matin à 10 heures. Régionalement, ce sera en fin d'après-midi à Rouen. Si les syndicats sont d'accord pour continuer leur combat commun contre la réforme, ils sont plus divisés sur le mode d'emploi pour faire reculer un gouvernement « autiste et dogmatique. » L'Unsa et la FSU proposent ainsi une nouvelle manifestation, unitaire et dans un délai court, le samedi 2 octobre. Les sifflets et quolibets résonnent sur la place de la Madeleine : les militants de Solidaires réclament pour leur part la grève générale et reconductible. « Pour les patrons c'est jamais possible, on n'obtient que ce que l'on gagne en luttant. Cette crise c'est là leur, ce n'est pas à nous de la payer ! » scande à la tribune face à la foule compacte, Pascal Duvernay de Sud PTT. « Et pour gagner il va falloir passer à l'échelon

supérieur ! »

Des assemblées et des prises de paroles dans les entreprises, les administrations ou le secteur privé, la CGT n'est pas contre. Elle appelle, comme chez Renault Cléon a 9 h 30 et 13 h 30 aujourd'hui, les travailleurs à discuter futur immédiat de la grève. Mais pas d'appel à une reconduction illimitée. « Il faut absolument des suites à cette journée qui est un succès en Seine-Maritime. Et des suites, il va y en avoir », prévient Régis Gasse, secrétaire départemental de l'UD CGT 76. Et d'ajouter : « pour la grève générale, il faut d'abord passer par les entreprises. C'est ce que nous proposons ! » Force Ouvrière n'est pas en reste : « pour que Sarkozy et le gouvernement reculent il faut une grève interprofessionnelle. » Enfin, l'arrivée des étudiants et lycéens dans les manifestations vient renforcer ce front populaire contre la réforme. « Nous entrons sur le marché du travail à 27 ans en moyenne, avec 42 ans de cotisations obligatoires cela nous conduit à 69 ans. C'est inacceptable », clame un représentant de l'UNEF très applaudi. Les syndicats havrais se sont réunis dès hier et, au terme d'une assemblée générale. Ils ont décidé de poursuivre l'action sur le terrain. Ce matin, entre 5 h 30 et 7 h 30, ils bloqueront le rond-point des Alizés, à proximité de Total et Renault. Ils vont également interdire toute circulation sur le pont 7 bis en zone industrielle, avant une nouvelle assemblée prévue à 14 heures. Le bras de fer avec le gouvernement continue.

Alain Lemarchand

(source le havre libre)

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