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Jeudi 30 Septembre 2010:
La bataille continue au Sénat Les sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen annoncent la couleur, ils entendent combattre pied à pied la réforme gouvernementale sur les retraites. « Après le vote, par l'Assemblée nationale, du projet de loi sur les retraites, la droite voudrait nous faire croire aujourd'hui que le débat au Sénat ne portera que sur quelques aménagements... rien n'est plus faux », s'insurge Nicole Borvo Cohen-Seat, présidente du groupe communiste républicain et citoyen (CRC), hier. Elle poursuit : « 70 % des Français rejettent cette réforme, ils ne nous demandent pas de l'aménager mais de la combattre, c'est ce que nous nous apprêtons à faire pied à pied. » À ses côtés, plusieurs sénateurs du groupe, dont Guy Fischer, qui confirme : « Nous entendons relayer les exigences du mouvement social », notamment, précise-t-il, autour de « trois chiffres pour nous incontournables », le maintien « de la retraite à 60 ans, le taux plein à 65 et les 40 annuités de cotisation pas plus ». Il dénonce à son tour les soi-disant aménagements sur la pénibilité, les carrières longues ou des ploypensionnés qui, sur le fond, « ne change rien quand au coeur de la réforme ». D'ailleurs, conclut-il, « ces propositions apparaissent très vite aux yeux des gens pour ce qu'elles sont, des diversions » pour les sénateurs du groupe CRC, « cette réforme met considérablement à mal le régime par répartition au profit de la capitalisation ». Ainsi, sur les 129 amendements que le rapporteur UMP de la commission des Affaires sociales, Dominique Leclerc, a déposés, nombre d'entre eux renforcent ce dispositif de capitalisation. Ce qui fait dire à Guy Fischer : « La Fédération française des sociétés d'assurances va être comblée », et de clouer au pilori Nicolas Sarkozy qui « rêve d'accrocher la fin de la retraite à 60 ans à son tableau de chasse ». Attentifs au mouvement social et à ses exigences Évoquant sous de multiples aspects le caractère « profondément injuste » de cette loi, pour les femmes, par exemple, dont « 80 % sont déjà touchées par les inégalités professionnelles et salariales », les fonctionnaires, « qui verront, en 2011, leurs cotisations passer de 7,5 % à 10 % », les jeunes, les ouvriers... Guy Fischer dénonce le fait que « 85 % de cette réforme est financée par les salariés et seulement 15 % par les actionnaires et les revenus financiers ». Comme leurs collègues de l'Assemblée nationale, les sénateurs du groupe CRC entendent être « attentifs au mouvement social et à l'unisson de ses exigences ». Le débat commencera le 5 octobre prochain. Il est normalement prévu pour deux semaines cependant, entre les amendements du gouvernement, les 400 amendements du groupe CRC et les 300 des sénateurs socialistes, il est fort probable, selon Nicole Borvo Cohen-Seat, que le débat dure trois semaines. À moins que le président (UMP) du Sénat, Gérard Larcher, tente le même coup de force que son collègue de l'Assemblée, Bernard Accoyer, et stoppe arbitrairement les débats. Cela ferait beaucoup pour notre République. Pour l'heure, les sénateurs du groupe CRC « vont mener le débat sur le fond pour démontrer l'injustice de cette réforme et les moyens de faire autrement pour maintenir la retraite à 60 ans », explique Nicole Borvo-Cohen-Seat, qui estime que la « compréhension grandit sur les dangers de cette réforme, de même que les mobilisations. Le gouvernement devra les entendre ». Max Staat (source l'Humanité)
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