Mercredi 10 Mars 2010:
La gauche combative
L'emploi et la jeunesse, deux priorités dans la campagne de Sébastien Jumel
Après neuf semaines de campagne, ce qui était une hypothèse au départ est devenu une certitude. L'emploi est bien la question numéro un des Hauts-Normands, il faut dire que cette région à fortes traditions industrielles a été bousculée ces derniers mois. Automobile, chimie, industrie du verre, du papier, activités portuaires... pas une branche qui n'échappe à la tornade libérale. Pas moins de 22 000 emplois rayés de la carte en 2009. Et sans des luttes exemplaires et parfois victorieuses, la note aurait pu être plus salée. Pas étonnant dans ces conditions que la liste du Front de gauche ait décidé de faire de la question de l'emploi et du renouvellement industriel un axe essentiel de sa campagne. Pour Sébastien Jumel qui en est le chef de file, « l'objectif est de porter ces combats dans la campagne, mais plus fondamentalement de faire entrer le monde du travail dans l'hémicycle régional ». Une ambition clairement affichée dans le programme avec la proposition d'un Fonds régional pour l'emploi et la formation, la création d'un observatoire économique régional, l'organisation d'assises industrielles ou encore la reconquête des services publics. Un parti pris qui se voit aussi dans la composition de la liste où se côtoient des salariés de Renault, Total, des verreries, des agents du Pôle emploi, de l'énergie, des enseignants, des dockers... Une liste ancrée dans la réalité économique et les combats qui s'y mènent. Cette ouverture au monde du travail, elle se voit enfin dans la campagne qui s'adresse à tout le monde, mais qui est ponctuée par des initiatives quasi quotidiennes devant les entreprises et des rencontres avec des syndicalistes. Une pratique qui commence à porter ses fruits, comme en témoignent les centaines d'appels de salarié-e-s et de responsables syndicaux recueillis en faveur de « la liste de la gauche combative ».
Autre priorité : la jeunesse
Un choix lié à la réalité de la région, l'une des plus jeunes de France, mais surtout à la situation faite aux jeunes aujourd'hui. Une situation insupportable qui, pour le chef de file du Front de gauche, hypothèque non seulement leur avenir mais aussi celui du pays. Ce n'est donc pas un hasard si, pour la deuxième fois en un mois, il menait campagne, ce jeudi, à la faculté de Rouen. Il était accompagné d'une vingtaine de jeunes et d'étudiants communistes dont Lisa, étudiante en psycho et présentée sur la liste. Pour la jeune candidate, « le monde étudiant constitue une réserve de voix à gauche, mais le danger est dans l'abstention et l'indifférence vis-à-vis d'une élection dont ils mesurent mal l'enjeu. » d'où une campagne active de l'UEC pour relier les régionales au quotidien : loi LRU, autonomie des universités, logement, santé, rénovation de la bibliothèque... « C'est ainsi que, petit à petit, le Front de gauche fait son trou. »
Monde du travail, jeunesse, deux thèmes qui étaient au cœur du meeting tenu, le soir même, au Parc des expositions à Rouen. L'occasion pour Sébastien Jumel et ses colistiers de lancer un appel aux électeurs de gauche pour qu'ils donnent une bonne claque à Sarkozy et ses représentants locaux et qu'ils se dotent d'élus combatifs, capables d'insuffler un nouveau souffle à la région.
Patrice Falguier
(source l'Humanité)