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Samedi 19 Juin 2010:

L'intersyndicale fait front le 24 juin

Réunies hier, les confédérations CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa ont dénoncé « l'injustice » du projet de réforme gouvernementale et appelé aux grèves et manifestations le 24 juin.

« Inacceptable, injuste, essentiellement à la charge des salariés, comptable et de court terme, sans réponse aux vraies questions. » C'est une condamnation on ne peut plus ferme qu'ont portée les confédérations CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa, lors de leur réunion, hier, en intersyndicale, sur le projet gouvernemental de réforme des retraites rendus public la veille. Au premier rang de leurs griefs, « le report brutal à 62 et 67 ans des âges

légaux » qui pénalisera tout spécialement les salariés ayant commencé à travailler jeunes et les femmes aux

« carrières incomplètes et chaotiques » ; « 28 % d'entre elles sont actuellement obligées de travailler jusqu'à 65 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein ».

Bien que la crise soit la cause essentielle du déficit des régimes, « 85 % des efforts sont demandés aux

salariés », calcule l'intersyndicale, qui remarque : « Les entreprises, les hauts revenus, les revenus du capital sont cinq fois moins mis à contribution. » Troisième constat partagé : « La réforme proposée ne répond ni aux questions d'emploi, ni à la résorption des inégalités hommes-femmes, ni à la reconnaissance de la pénibilité. » En vérité, « elle renvoie aux futures générations l'incertitude de la pérennité des régimes de retraites solidaires par répartition ». Dès lors, confrontée à une réforme « brutale et porteuse de recul social pour la quasi-totalité des salariés du public, du privé et des régimes spéciaux », l'intersyndicale ne pouvait que réitérer son appel à

« participer massivement à la journée nationale de grèves et de manifestations du 24 juin », afin de « combattre cette réforme ».

Un temps fort qui ne sera pas le dernier

Une mobilisation dont le succès pourrait dépasser celui des dernières journées d'action. Devant la presse, Nadine Prigent, pour la CGT, s'est déclarée « très confiante » quant à la réussite du 24 juin : « Quand les salariés vont faire leurs calculs, ils vont se mobiliser. » Maintenant que « tout est concret », « il y a un mécontentement beaucoup plus important », a renchéri Jean Grosset, de l'Unsa. Au diapason, Annick Coupé voit, « depuis deux jours, grandir le sentiment d'injustice dans le pays ». Car, en rajoute Marcel Grignard, pour la CFDT, désormais,

« chacun peut mesurer qui paie, qui ne paie pas ». Interrogé sur le slogan qui pourrait, le 24 juin, faire l'unité des syndicats, le dirigeant cégétiste indique que, s'il n'y a pas unanimité sur les solutions, il y a bien  un

« dénominateur commun » au sein de l'intersyndicale : « Cette réforme est injuste. » Toutes les conséquences néfastes du projet gouvernemental « ne tiendraient pas sur une seule banderole ». Bernadette Groison, pour la FSU, a fait entendre la colère de l'intersyndicale qui, « depuis des mois, fait des propositions pour traiter de l'emploi, des salaires, des inégalités hommes-femmes, du financement des retraites » : « On a ouvert des pistes, mais le gouvernement fait fi. » La conclusion s'impose : « la riposte, c'est le 24 juin : soyons massivement dans la rue ! »

Et dès hier, l'intersyndicale a prévenu : ce nouveau temps fort de la mobilisation, destiné à contraindre le gouvernement à revoir sa copie, ne sera pas le dernier. Rendez-vous est déjà pris pour une réunion le 29 juin, afin de « décider des initiatives et mobilisations possibles pendant l'été et à la rentrée ». Absente de la rencontre d'hier, la CFDT appelle « tous les salariés et leurs familles à manifester leur opposition à ce projet de réforme injuste en se mobilisant le 24 juin », tandis que FO décidera lundi de sa participation  ou non, et envisage de faire cause commune à la rentrée.

Yves Housson

(source l'Humanité)

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