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Samedi 25 Septembre 2010:

L'inévitable épreuve de force

Retraite. Les syndicats ont décidé de mettre la pression et appelé hier à deux nouvelles journées d'action contre la réforme. Mais le gouvernement s'est promis de ne rien lâcher.

Les syndicats ont appelé hier à deux nouvelles journées de mobilisation contre la réforme des retraites les 2 et 12 octobre, mais le gouvernement a déclaré qu'il tiendrait bon.

Au lendemain d'une journée de grèves et de manifestations qui ont réuni trois millions de personnes selon les syndicats et un peu moins d'un million selon l'exécutif, les centrales syndicales entendent accentuer la mobilisation d'un cran. Elles veulent non seulement maintenir la pression en vue de l'examen du projet de loi par le Sénat, à partir du 5 octobre, mais élargir la contestation, d'où l'appel à manifester un samedi, le 2 octobre, pour rallier le privé et la jeunesse.

Elles mettent également le gouvernement en garde contre un possible durcissement du mouvement, avec éventuellement des grèves reconductibles, s'il campait sur ses positions au-delà du 12 octobre. « Le gouvernement porterait l'entière responsabilité des suites que les salariés et leurs organisations entendront donner au 12 octobre », peut-on lire dans leur communiqué. Pour Nadine Prigent, responsable CGT, « le gouvernement a choisi l'affrontement et aussi une possible crise sociale d'ampleur ».

Comme les fois précédentes, le texte diffusé à l'issue d'une réunion de l'intersyndicale à Montreuil est signé par les syndicats CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FSU et Unsa mais pas par Force ouvrière et Solidaires, pour des raisons de forme. Ces deux derniers s'associent toutefois pleinement à la mobilisation.

Les syndicats estiment avoir réussi leur démonstration de force jeudi et se sentent confortés dans leur opposition à la réforme qui s'appuie essentiellement sur le report de 60 à 62 ans de l'âge légal du départ à la retraite à l'horizon 2018. Mais ils ne sont pas parvenus à franchir un nouveau palier de mobilisation susceptible de faire reculer le gouvernement.

À Biarritz, où il concluait vendredi les journées parlementaires de l'UMP, François Fillon a enfoncé le clou. « Il faut répondre calmement à la rue », a déclaré le Premier ministre, notant qu'hier, « beaucoup de nos concitoyens ont choisi d'aller manifester ». « Mais, gouverner la France c'est aussi parfois savoir dire 'non'», a-t-il ajouté. « Non, […] nous ne retirerons pas ce projet de réforme car il est nécessaire et qu'il est raisonnable [...] Non, nous ne renoncerons pas à l'augmentation de la durée d'activité. »

« Le mépris du gouvernement est inacceptable. Il n'a pas les mêmes lunettes que nous pour analyser la

situation », a dit Laurent Berger, de la CFDT. « Le mouvement s'enracine dans le pays », a renchéri Annick Coupé, porte-parole de Solidaires.

(source le havre libre)

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