> Presse —>La Grèce affole les marchés... |
Jeudi 29 Avril 2010:
La Grèce affole les marchés Économie. L'aide des pays européens et du FMI pourrait atteindre 120 milliards d'euros. Mais l'incertitude demeure pour les marchés financiers qui, hier, ont poursuivi leur repli. À combien réellement se montera à l'aide conjointe des partenaires de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI) à la Grèce en faillite ? Un parlementaire allemand a avancé la somme de 120 milliards. Chiffre non confirmé hier. Jusqu'à présent, seul le chiffre de 45 milliards pour 2010 avait été évoqué. Alors, l'incertitude persistante n'a pas apaisé hier les marchés financiers, qui ont au contraire accentué leur repli en toute fin de séance en Europe, après les décisions de l'agence Standard & Poor's d'abaisser la note souveraine de l'Espagne d'un échelon, à AA. S & P avait déjà dégradé mercredi les notes de la Grèce et du Portugal. Sa décision affectant Madrid a fait replonger l'euro au plus bas depuis un an contre le dollar américain, à 1,3114 dollar sur la plate-forme de transactions électronique EBS. Sur les marchés actions, l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 affichait en clôture une nouvelle baisse de 1,15 %. Paris a cédé 1,5 %, Francfort 1,22 % et Madrid quelque 3 %. Soulignant le scepticisme persistant des investisseurs sur la capacité d'Athènes à honorer ses échéances, la société spécialisée CMA Datavision a annoncé que le coût d'une protection contre un risque de défaut de la Grèce dépassait désormais celui du Venezuela, faisant de la République hellénique l'émetteur souverain jugé le plus risqué des70 qu'elle suit. Plusieurs dirigeants de l'Union européenne ont écarté la possibilité d'une restructuration à proprement parler de la dette publique grecque, qui pourrait obliger ses prêteurs à renoncer à une partie de leurs créances. La mobilisation des dirigeants politiques ne s'est pas limitée à Berlin et à Bruxelles ce mercredi : à Paris, le premier ministre, François Fillon, a dénoncé une spéculation « irrationnelle » et promis que « l'Union européenne, les États de la zone euro vont assumer toutes leurs responsabilités à l'égard de la Grèce ». Pour sa part, Jürgen Stark, l'un des membres du directoire de la BCE, a souligné que l'ensemble des gouvernements de l'Union devraient remettre rapidement de l'ordre dans les finances publiques. « Il incombe désormais aux États de faire en sorte que la crise, qui a à l'origine affecté le secteur financier, et par la suite l'économie réelle, n'aboutisse pas à une crise de la dette souveraine de grande ampleur », a-t-il dit. « Pour éviter cela, il faudra des efforts de consolidation budgétaire crédibles et très ambitieux. En fait, des efforts de consolidation sensiblement plus important que ceux conçus jusqu'ici », a-t-il ajouté. Le président du Conseil européen Herrmann Van Rompuy, a annoncé qu'il réunirait les chefs d'État et de gouvernement de la zone euro autour du 10 mai. FMI et BCE veulent aller plus vite Il faut adopter rapidement une décision sur l'aide financière à la Grèce, ont déclaré hier le président de la Banque centrale européenne et le directeur général du Fonds monétaire international, mais ils ont refusé de dévoiler le montant de cette aide tant que les discussions avec Athènes n'auraient pas abouti. « Il est impossible de donner le moindre détail sur ce qui sera finalement conclu », a dit Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, lors d'une conférence de presse commune avec Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, et Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances allemand. Auparavant, les parlementaires allemands avaient rapporté que Dominique Strauss-Kahn avait évoqué un montant global de 100 à 120 milliards d'euros sur trois ans pour le plan d'aide à la Grèce associant le FMI et la zone euro. Dominique Strauss-Kahn s'est refusé à tout commentaire sur ce point lors de la conférence de presse. De son côté, Jean-Claude Trichet a estimé que les négociations avec les autorités grecques sur les besoins en terme d'aide financière devraient aboutir dans les tout prochains jours. « Je fais l'hypothèse de travail que nous aboutirons à un très bon résultat à la fin de cette négociation. Cela dépend de nous et cela dépend du gouvernement grec. Je suis confiant », a-t-il ajouté, avant de souligner « l'absolue nécessité de décider très rapidement ». Dominique Strauss-Kahn a abondé dans ce sens. « Le plus tôt sera le mieux », a-t-il dit. « Si tout se pense rapidement, je crois vraiment que les problèmes seront résolus. Mais si nous ne les résolvons pas en Grèce, cela pourrait avoir beaucoup de conséquences pour l'Union européenne. » (source le havre libre)
|