Vendredi 2 juillet 2010:
Furieuse, elle déscolarise sa fille
Eugénie, cinq ans et demi, n'ira pas à l'école à la rentrée prochaine. Ainsi en a décidé sa maman, Carole Sanson, représentante des parents d'élèves de la FCPE à l'école Élisabeth.
«Je suis en colère », lâche-t-elle. La jeune femme reproche au maire de Bolbec, Dominique Métot, de lui avoir refusé sa demande de dérogation pour qu'elle puisse inscrire sa fille à l'école Desgenétais, située juste à côté de l'école primaire Pierre Corneille, où son fils Aristide est scolarisé. « D'autres parents sont exactement dans le même cas. Le maire veut qu'on inscrive nos enfants à l'école Picasso parce qu'elle est soi-disant menacée de fermeture. Il nous dit également que les effectifs à Desgenétais sont surchargés. Moi, je pense surtout qu'il en veut aux parents d'Élisabeth. »
Avec d'autres parents, Carole Sanson est allée rencontrer le médiateur de la République au tribunal de commerce de Fécamp pour tenter de solutionner le problème. « Mais on nous a dit qu'il était dans son droit », soupire-t-elle.
Carole Sanson doit se procurer le programme de grande section et l'enseigner elle-même à sa fille, bien qu'elle ne soit pas institutrice. « La déscolarisée n'est pas anodin, j'en suis bien consciente. Ce qui m'embête le plus, c'est qu'elle ne puisse plus voir ses copains et copines. Il n'était pas question que je l'inscrive dans une école privée. Quand on fait partie de la FCPE, on ne peut pas concevoir de payer pour l'éducation des enfants. »
« En tant que maire, c'est l'intérêt général qui me préoccupe, pas l'intérêt individuel rétorque Dominique Metot. L'école Picasso se trouve à 200 mètres d'Élisabeth. Une certaine logique s'impose à mes yeux. Il y a trois ans, une classe à fermé à Picasso. Je ne tiens pas à ce que cela se reproduise. Maintenant, en tant que père de famille, je me pose des questions. Les parents ont fait le choix de déscolariser leur enfant, mais c'est un problème privé que je n'ai donc pas à commenter. »
F. M.
(source le havre libre)