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Mardi 6 Juillet 2010:

Fret, SNCF, le réquisitoire des clients

Les organismes représentatifs des principaux chargeurs dénoncent avec virulence la restructuration du fret et demandent « une médiation » au gouvernement.

Alors que la mobilisation des défenseurs du rail franchit un cran supplémentaire avec l'organisation, cet après-midi à 15 heures devant l'Assemblée nationale, d'un rassemblement « pour revoir d'urgence la copie du plan fret », la direction de la SNCF et le gouvernement semblent de plus en plus isolés. Après les syndicats de cheminots, les élus de nombreuses collectivités locales, en particulier des conseils régionaux et les partis de gauche, ce sont les principaux clients de Fret SNCF et plusieurs grandes organisations patronales qui, à leur tour, tapent du poing sur la table et   «demandent aux autorités publiques, nationales et européennes, d'organiser une médiation entre les attentes des chargeurs et les propositions de la SNCF».

La réorganisation : Multi-lots Multi-clients

Dans un communiqué commun, l'Association française des wagons particuliers, la Confédération française pour l'habitat, l'urbanisme et l'aménagement du territoire, le Comité des constructeurs français d'automobiles, la Fédération française de l'acier, l'Association européenne de l'acier, l'Union des industries chimiques, la Fédération des entreprises de transport et de logistiques de France et enfin le Groupe des fédérations industrielles affirment que la réorganisation de Fret SNCF, baptisée Muti-Lots Muti-clients, « n'est pas une réponse aux besoins des chargeurs ».

Un abandon du mode ferroviaire

Dans leur déclaration qui ne compte pas moins de quatre pages, les organisations représentatives des chargeurs énumèrent les griefs qu'ils portent au sujet de la SNCF. Pour la sidérurgie Ils déplorent « une situation malheureusement orientée vers une réduction de l'offre, une dégradation du service et une détériorations de la compétitivité du fer par rapport à la route ». Cet état de fait conduit, disent-elles, à « un abandon du mode ferroviaire ». Ce faisant, elles corroborent les accusations portées par les syndicats de cheminots et en particulier par la CGT qui dénoncent les conséquences des restructurations successives sur la qualité de l'offre de Fret SNCF. Comme les fédérations de cheminots les organisations patronales pointent ainsi l'inadaptation de la nouvelle offre fret de l'entreprise publique aux besoins des chargeurs. Alors que celle-ci prévoit l'abandon du wagon isolé, elles notent que le secteur de l'automobile « ne pourra pas généraliser le transport de véhicules par les seuls trains complets » et que dans, celui de la chimie, « pour des raisons de sécurité, un certain nombre de matières dangereuses ne peuvent pas basculer sur la route ».

Le communiqué des représentants des industriels prend également les allures d'un réquisitoire contre la stratégie  de la SNCF. Outre qu'il réaffirme la nécessité du maintien du wagon isolé, il relève que « du fait de l'importance de son réseau, Fret SNCF devrait avoir un réel avantage compétitif sur les autres opérateurs ». Il pointe enfin la « contradiction flagrante » entre « le cadre du Grenelle 1 pour redynamiser le transport ferroviaire » et l'orientation qui prévaut à la gestion de cette activité par l'entreprise publique.

Pierre Henri Lab

(Source L'Humanité)

Une fermeture qui ne passe pas

À l'appel du comité de sauvegarde du triage de Villeneuve-Saint-Georges, 250 personnes se sont rassemblées jeudi dernier devant la préfecture du Val-de-Marne à Créteil.

Pari réussi jeudi dernier pour les défenseurs du triage de Villeneuve-Saint-Georges. 250 personnes se sont en effet rassemblées devant la préfecture du Val-de-Marne à Créteil, à l'appel du collectif de sauvegarde de cette infrastructure ferroviaire. Un rassemblement très large puisque s'y côtoyaient de nombreux syndicalistes cheminots de la CGT, de Sud rail et de la CFDT ainsi que plusieurs maires et élus locaux. À commencer par le président (PCF) du conseil général, Christian Favier, venu dire son opposition à la fermeture de cet équipement et pointer « l'aberration » que représente ce projet en raison de la proximité du marché de Rungis et du développement de la plate-forme intermodale de Bonneuil. Des arguments développés par le maire PCF de Villeneuve-Saint-Georges, Sylvie Altman, qui préside le comité de sauvegarde. « Ce sont les camions qui transporteront demain les marchandises aujourd'hui transportées par le train », a martelé l'élue, rappelant que l'action du comité s'inscrit « dans le cadre d'une mobilisation nationale » pour obtenir « un moratoire » sur le plan fret de la SNCF et l'ouverture d'un « débat national » sur la politique des transports. Aberration économique et environnementale, la fermeture du triage de Villeneuve-Saint-Georges aura aussi de lourdes conséquences sociales, ont aussi rappelé les syndicalistes. Après avoir précisé que cette décision jetterait sur les routes du Val-de-Marne « entre 1300 et 1500 camions supplémentaires chaque jour », le responsable CGT du site, Alexandre Boyer, a alerté sur le fait que « 400 emplois de cheminots sont menacés » et que pour « chaque emploi cheminot ce sont 3 emplois indirects qui seront détruits ».

La mobilisation contre le projet de fermeture du triage de Villeneuve-Saint-Georges à jeudi dernier rassemblé la gauche. Outre une délégation du NPA, étaient aussi présents le responsable socialiste Laurent Duteil et André Deluchat, du Parti de gauche. Ainsi que la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, et le nouveau secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. Rappelant « l'engagement des communistes et notamment de leurs élus au sein des conseils régionaux en faveur du développement du rail », ce dernier a invité l'assistance à « mettre les pieds dans le plat » pour contraindre le gouvernement à inverser ses choix. Il a également brocardé la politique budgétaire du gouvernement qui, avec la réduction drastique des dépenses publiques, va, selon lui, à l'encontre

« des investissements publics réaliser».

P-H. L.

(source l'Humanité)

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