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Mercredi 30 Juin 2010:
Fonctionnaires : une perte de 7 % à 9 % de revenus Les huit syndicats de la fonction publique se réunissent aujourd'hui avant leur rencontre avec Éric Woerth, ce soir, pour la dernière réunion consacrée aux salaires. Entre 7 % et 9 %. C'est la perte de pouvoir d'achat que les fonctionnaires risquent de subir d'ici à 2013 si le gouvernement confirme ce soir le gel des salaires entre 2011 et 2013, revient sur l'augmentation de 0,5 % prévue au 1er juillet et campe sur sa position de ne pas compenser la ponction supplémentaire de la cotisation retraite. « Si l'on s'appuie sur les prévisions d'inflation de l'Insee pour les trois prochaines années, les fonctionnaires vont perdre 7 % à 8 % de pouvoir d'achat. Un décrochage aussi brutal de la valeur du point d'indice sur l'inflation n'est jamais arrivé », s'étrangle Jean-Marc Canon, secrétaire général de l'Union de fonctionnaires CGT (UGFF). « À la FSU, nous avons calculé une perte qui pourrait se chiffrer à 9,2 %. C'est inédit dans la fonction publique », ajoute Bernadette Groizon, secrétaire générale de la FSU. C'est dire si le contentieux est lourd entre les huit syndicats de fonctionnaires et le gouvernement. Après avoir, tous, claqué la porte vendredi dernier, lors d'une première séance de « négociation » au cours de laquelle le ministre Éric Woerth n'avait pas le début d'un élément de réponse concernant leurs questions et particulièrement l'augmentation prévue du 1er juillet, les syndicats se retrouvent de nouveau ce matin pour préparer leur deuxième rencontre avec le ministre du Travail en soirée. « Le gouvernement nous convoque lundi soir pour mercredi et nous ne savons toujours rien de ce qu'il va nous annoncer. Cela ne s'appelle pas de la négociation », un raille Mylène Jacquot, secrétaire générale adjointe de l'Union des fonctionnaires CFDT (UFFA). Elle se montre donc prête à récidiver « On va redemander tous ensemble une réponse au gouvernement. S'il n'y a rien à négocier, il n'y a pas lieu de rester », assure-t-elle. Les syndicats pourraient décider de nouveau de quitter la séance. Au-delà de l'augmentation annuelle de 0,5 %, ils s'inquiètent plus encore de la perspective du gel du point d'indice, seule base de calcul du salaire qui concerne les 5,2 millions d'agents. « Les 0,5 % ne peuvent pas être un écran de fumée qui camoufle le plus grave », prévient Jean-Michel Nathanson, porte-parole de Solidaires. Les syndicats devraient aussi le dire ensemble : le point d'indice doit rester l'élément central de la rémunération et être augmenté. Paul Masson (source l'Humanité)
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