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Dimanche 20 Juin 2010:

Financer la retraite à 60 ans c'est possible

Forts de la proposition de loi des élus du PCF et du Parti de gauche, les communistes engagent une campagne nationale.

« Le gros de la bataille est maintenant devant nous », assure Olivier Dartigolles, responsable national du PCF, en charge du dossier des retraites. « Avec sa campagne de communication, le pouvoir pensait avoir imposé la résignation », affirme-t-il, « mais les gens font leurs calculs et le compte n'y est pas ». Convaincu que l'un des freins à la mobilisation réside dans les doutes persistants sur la possibilité de faire autrement, Olivier Dartigolles annonce le lancement d'une campagne nationale autour de la proposition de loi « garantissant le financement du droit à la retraite à soixante ans », que les parlementaires du PCF et du Parti de gauche déposeront lundi, à l'Assemblée nationale.

Les parlementaires affirment dans leur proposition de loi qu'il est économiquement et financièrement possible aujourd'hui de garantir pour tous « le maintien de l'âge de la retraite à soixante ans », le calcul de la pension 

« sur les dix meilleures années d'exercice, tout en garantissant un taux de remplacement au moins égal à 75 % de la rémunération », l'abandon « dès cette année » du principe de « l'allongement de la durée de cotisation », la « reconnaissance collective des métiers pénibles ouvrant droit automatiquement au départ anticipé à la retraite à soixante ans », enfin, que les périodes d'études, de chômage, de formation, de stage, d'apprentissage « soient prises en compte dans le calcul des annuités de cotisation ».

Conscient que le débat va porter sur le « comment » financer de tels objectifs à l'heure de la mobilisation, de la crise, les parlementaires mettent en avant trois chiffres significatifs. De 1993 à 2009, le volume des cotisations sociales a augmenté de 19 %, le PIB (richesses créées) de 33 % et... les revenus financiers, de 143 %. Et d'en tirer la conclusion que la solution n'est pas dans les mesures gouvernementales qui pèsent financièrement à 85 % sur le dos des salariés, tout en cassant la retraite à soixante ans, mais « dans une autre répartition des richesses et la remise en question de la financiarisation de l'économie ». Et, pour les élus communistes et du Parti de gauche, cela est « possible » et « urgent ».

Ainsi, les parlementaires proposent de modifier la législation permettant d'instaurer une « modulation des cotisations patronales ». Soit les entreprises favorisent la financiarisation de leurs activités et elles paient plus de cotisations, soit elles développent l'emploi, augmentent les salaires, et le niveau de cotisations régresse. Sachant que plus d'emplois et de meilleurs revenus assurent et un mieux-vivre pour les salariés et des rentrées supplémentaires dans les caisses de la Sécurité sociale. Du bon « gagnant-gagnant », en quelque sorte. Par ailleurs, les élus proposent de mettre fin aux exonérations sociales dont bénéficient les entreprises, ainsi que de taxer les revenus financiers au même niveau que les salaires. Du bon sens, que le PCF veut partager avec le plus grand nombre.

Max Staat

(source l'Humanité du vendredi 18 juin)

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