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Vendredi 24 Septembre 2010:

Femmes solidaires

Social. Alors que tous prônent l'égalité homme-femme en matière de salaires notamment, celle-ci est loin d'être acquise. Et les choses ne s'arrangent pas à l'heure de la retraite.

Béatrice, Sophie et Sandrine sont, en tant que femmes, au cœur du débat de la réforme des retraites ces derniers jours. En effet, le ministre du Travail a rejeté l'idée d'un maintien de la retraite à taux plein à 65 ans pour les femmes ayant élevé trois enfants. Une idée avancée par certains sénateurs, lesquels doivent examiner le texte le 5 octobre. Pour Éric Woerth, le passage à 67 ans est « essentiel au financement de notre système ». Toujours selon le ministre, « les salariés qui partiront demain à 67 ans sont des personnes qui ont interrompu un moment leur carrière par choix et sont deux fois moins concernées par le minimum vieillesse ». Pour montrer leur opposition au gouvernement, ces trois femmes, mères de famille et salariées dans une crèche du centre-ville, ont manifesté, hier matin, dans les rues du Havre, accompagnées de leur progéniture. « Je ne me voyais pas travailler avec les enfants jusqu'à l'âge de 65 ans, alors je n'imagine pas devoir le faire jusqu'à 67 ans ! » tonne Sandrine. « Au niveau de la patience et même de la mobilité, ce serait difficile », ajoute Sophie. De plus, si cette dernière a commencé à travailler à l'âge de 18 ans, ce n'est pas le cas de ses deux collègues. L'allongement de la durée de la cotisation leur serait alors préjudiciable.

Toutes trois se battent également contre la réforme de la petite enfance. « Cela va faire plus d'enfants par personne, expliquent-elles. Soit douze enfants qui marchent par personne contre huit actuellement et huit qui ne marchent pas contre cinq aujourd'hui. » Parmi les milliers de manifestants massés dans les jardins de l'hôtel de ville, Florence et Sylvie papotent avant la dispersion du cortège. Elles n'ont pas l'intention non plus de faire de vieux os au travail. « Entre le boulot, les enfants et la maison, les femmes ont des doubles, voire des triples journées confient-elles. Même si les pères de la nouvelle génération s'impliquent davantage, on ne peut pas dire qu'on ait l'égalité sur ce plan-là. » Ni sur le plan des salaires selon Anita Menendez, figure emblématique de la CGT. « Nous demandons l'égalité avec les hommes car les femmes sont moins payées et ont souvent des emplois à temps partiel. Elles s'arrêtent de travailler pour élever leurs enfants ou commencent leur carrière plus tard. » La lutte continue !

Vanessa Leroy

(source le havre libre)

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