> Presse —>Ramponneau, quel est l'avenir de la Maison des écoliers ? |
Jeudi 29 Avril 2010:
Fécamp. Au Ramponneau, quel est l'avenir de la Maison des écoliers ? Dans le cadre de fermeture de classes ou de suppression de postes, la question est posée. Les écoliers sans Maison ? Entre les courses, le ménage et le repas du soir, Aurélie n'a pas une minute à elle quand elle revient du travail. Ajouter qu'il lui faut aussi s'occuper de ses deux plus jeunes enfants âgés de 6 et 2 ans. Le papa, lui, ne rentrera pas avant 19 h 30. Alors, quel adulte s'inquiétera des devoirs de Rosny ? Qui pourra extirper de sa console de jeux ce blondinet de 11 ans, très très fan de Naruto ? Même s'il n'est pas mauvais élève, qui lui donnera le coup de pouce nécessaire à réussir son cours moyen ? Qui le protégera des fréquentations de la rue, alors où la question de sécurité revient sur le devant de la scène ? Après les élections La réponse est juste en face de l'école Albert-Camus. Rony retrouve à la Maison des écoliers ses camarades, et d'autres venus de l'école Alphonse-Allais. Tous les jours d'école, après 16 h 30, il il fait ses devoirs avec l'aide de bénévoles et une professeurs des écoles. Or, le ministère a décidé de supprimer ce poste. Ce qui n'était au départ qu'une rumeur s'est confirmée par écrit, juste au lendemain des élections régionales. Et les parents d'élèves sont plus inquiets. L'institutrice concernée, Ambre Girard, et les bénévoles, Steve Chapelle (de Fécamp Plus), Agnès Duclot (une ancienne infirmière) et Max Lemaitre (autrefois directeur d'école) ne comprennent pas non plus. Un lieu d'écoute « Pourquoi torpiller une structure qui donne satisfaction depuis près de dix ans ? » Demande Françoise Lemaitre. L'adjointe au maire de Fécamp chargée de l'éducation explique que la Maison des écoliers dispense bien plus qu'un soutien scolaire. « L'assiduité des enfants, leur enthousiasme, puisque rien n'est obligatoire, et une fréquentation nombreuse démontrent que la Maison des écoliers profite à la fois aux parents et aux enfants : les premiers sont soulagés d'une charge ; les seconds trouvent ici un lieu d'écoute ». Audience chez l'inspecteur Bien au contraire de sa fermeture, la Maison des écoliers mériterait d'ailleurs des locaux plus vastes dans quelques mètres carrés, cette ruche bourdonne régulièrement jusqu'à 25 élèves du CE2 au CM2. D'un côté, Agnès est en cours de grammaire ; de l'autre, Max fait des maths ; Steve démontre le distinguo entre infinitif et participe et participe passé ; quant à Ambre, elle emmène le petit Rony au siècle de Jeanne d'arc. La professeur des écoles apprécie « la façon de travailler et le contact (qui) sont différents, que les enfants suivent pas, dans leur école, les aides individualisées. Nous sommes complémentaires, par exemple sur la maîtrise de la méthodologie, si importante pour le passage au collège... » Une audience demandée à l'Inspection d'académie. Tous – la fédération de parents d'élèves en premier lieu – escomptent y trouver un interlocuteur éclairé. D'autant que le Ramponneau est une Zep, zone d'éducation prioritaire. Sans moyens spécifiques comme la Maison des écoliers, on s'interrogera sur la pertinence de cette classification ! Pierre-Georges Canus (source le havre libre)
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