> Presse —>Un énorme 1er Mai |
Vendredi 16 Avril 2010: « Il faut un énorme 1er Mai » Au congrès de l'Union confédérale des retraités CGT, Bernard Thibaut affirme que l'opinion des salariés n'est pas acquise aux positions du gouvernement sur les retraites. La Rochelle (Charente-Maritime), envoyé spécial. « Participer à construire une société où vivront en harmonie un tiers de jeunes, un tiers d'actifs et un tiers d'adultes en retraite », c'est l'objectif que se donnent les retraités de la CGT réunis en congrès à La Rochelle. Un objectif qu'est venu soutenir hier le secrétaire général de la CGT. Bernard Thibault en a profité pour mettre les points sur les «i» sur la réforme des retraites. Selon lui « le gouvernement joue la montre » : le 20 juin et pas avant, celui-ci dévoilera son projet de loi, qui sera examiné début juillet par le conseil des ministres et fera l'objet d'un débat parlementaire en septembre. Question débat, « le gouvernement s'en tient au minimum syndical », selon le leader de la CGT qui dénonce la campagne de « propagande » payée dans les médias. Il regrette que la CGT ait été seule à demander que syndicats, patronat et gouvernement se retrouvent autour de la table pour discuter sur les retraites. Bernard Thibault en est certain : l'opinion des Français et des salariés n'est pas acquise aux mesures qu'envisagent le gouvernement et qui ne sont que « la reprise des positions du Medef ». « On ne nous dit pas tout », a-t-il lancé aux congressistes, dénonçant l'utilisation « visant à faire peur » des prévisions du rapport du Conseil d'orientation sur les retraites. Le secrétaire général fustige ainsi l'absurdité des objectifs affichés du gouvernement et du Medef : pour maintenir le niveau des pensions sans consentir des financements supplémentaires, il faudrait repousser l'âge de la retraite à 72 ans. Il critique de même l'utilisation des chiffres du rapport du COR : on fait peur en disant qu'il faudrait trouver 2600 milliards d'ici à 2050 pour financer le régime des retraites sans préciser que cette somme ne représente que 2 % des richesses qui seront produites par la France durant ces quarante ans. Enfin Bernard Thibault dévoile ce qu'il pense être la véritable raison de la précipitation sur le dossier des retraites. « Nicolas Sarkozy vit sous la pression des agences privées de notation », estime-t-il. Elles menacent selon lui de dégrader la note de la France si elle ne renonce pas à son haut niveau de dépenses sociales publiques. « La France n'est pas la Grèce mais en la matière, on est dans son sillage », affirme le numéro 1 de la CGT. « La CGT fera face et il n'y a rien d'écrit », prédit Bernard Thibault qui appelle à « un énorme 1er Mai » qui influe, sur le gouvernement et son texte, les positions des partis politiques et des organisations syndicales. « Il faut dire aux salariés de ne pas attendre de connaître le texte de loi le 20 juin pour agir. » Olivier Mayer (source l'Humanité)
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