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Samedi 23 Janvier 2010:

« EDF ne doit pas céder 25 % de sa production au privé ! »

Au lendemain des révélations publiées dans l'Humanité, Pierre Laurent, Claude Debons et Olivier Besancenot expriment leur refus de l'avant-projet de loi sur l'électricité.

Pierre Laurent, PCF.

« Le gouvernement entend brader la maîtrise du service public et poursuivre la libération du secteur, sous l'égide de la législation européenne. Ce serait une décision irresponsable qui engendrerait une explosion des tarifs et remettrait ainsi en cause l'égalité d'accès à l'énergie. De même, cela risque de précariser les emplois, dans un secteur où il faut disposer de postes de qualité pour assurer la sécurité. Au niveau écologique, cet avant-projet de loi fait primer l'intérêt financier sur un pilotage public responsable du secteur énergétique. Enfin, il y a un autre aspect scandaleux, c'est le caractère antidémocratique et autoritaire de cette mesure. Le gouvernement prépare cette loi dans le plus grand secret, sans aucune consultation de la population. Il s'agit pourtant d'une déréglementation que les usagers, qui préfèrent le tarif public au privé, ont refusé. Tout cela intervient en pleine période de crise, alors même que les logiques financières ont monté leurs faillites. Pour lutter contre cela, nous proposons la mise en place d'un service public de l'énergie. »


Claude Debons, Parti de gauche.

« Ce projet s'inscrit dans la logique libérale européenne d'accentuation de la concurrence. Les usagers n'ont rien à attendre de cette loi, ni en termes de prix ni en termes de service. Les entreprises privées, qui ne sont intéressées que part le profit à court termes, ne vont pas investir dans de nouveaux moyens de production. De plus, leur pression concurrentielle va peser négativement sur EDF et son avenir. C'est une politique inverse qu'il faut mener pour sécuriser l'approvisionnement en électricité : une politique d'économie de l'énergie et de diversification des moyens de production, par le biais d'un service public de l'énergie, seul à même de répondre aux besoins de la population. »


Olivier Besancenot, NPA.

« Cet avant-projet de loi est l'illustration de la volonté du gouvernement de privatiser ce qui ne devrait pas l'être. EDF doit rester public pour des raisons de sécurité, car c'est un secteur sensible, et pour des raisons politiques, car l'accès à l'énergie est un droit intangible. Mais au-delà de la question de la privatisation de l'énergie, il y a aussi la question de la mise en concurrence systématique. Pour lutter contre cela, il faut un monopole public de l'énergie. Nous proposons donc de regrouper tous les opérateurs de l'énergie en un seul et unique service public. »

Propos recueillis par
Mehdi Fikry.

(source l'Humanité)

 

 

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