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Vendredi 7 Mai 2010:

 

Les dirigeants libérés

Social. Les cadres séquestrés depuis mercredi dans l'usine Isotherma ont été relâchés hier matin. La délicate question de l'avenir de l'entreprise reste néanmoins posée.

Séquestrés depuis mercredi 14 h dans les locaux de l'entreprise à Motivilliers, les trois cadres dirigeants d'Isotherma ont été relâchés hier matin, aux environs de 9 h.

Du moins deux d'entre eux dans un premier temps, à savoir le directeur administratif et financier ainsi qu'un cadre venu de l'Ouest de la France. Le versement à leur égard de deux primes, alors que l'entreprise se trouve en redressement judiciaire, avait provoqué la colère des ouvriers, pour certains privés de mutuelles depuis des mois faute de paiement par leur employeur (lire notre édition d'hier). Si les sommes jusqu'alors évoquées faisaient état de 9 000 € et 7 500 €, Gilbert Baup, secrétaire général d'Isotherma, tenait hier à rectifier : « il s'agit de primes d'objectifs qui faisaient partie de leurs contrats de travail signés il y a un an et demi. Et encore, chacun n'a touché qu'un tiers de cette prime. »

Troisième cadre séquestré, Gilbert Baup a prolongé la matinée par un comité d'entreprise extraordinaire, en présence de l'administrateur judiciaire d'Isotherma, Maitre Beillard. « Le CE a pris la décision de nommer un avocat pour protéger les intérêts des salariés bafoués », indique Didier Pernot, élu CGT.                                       Le mouvement de colère passé, les employés ont repris le travail, bien que les difficultés de l'entreprise continuent à se ressentir jusque sur les chantiers, où les matières premières viennent à manquer. « Nous allons droit dans le mur », reconnaît Gilbert Baup. Selon lui, le coup de sang des salariés d'Isotherma et sa médiatisation auraient refroidi les éventuels fonds d'investissements intéressés. Pour sa part, le secrétaire général se dit prêt à porter un projet « si aucun repreneur ne se manifeste. Je crois en cette entreprise, mais pas dans ces conditions. Il faudrait 4 millions pour la relancer. »

Plus rien en tout cas ne semblerait à attendre de la part de l'actionnaire principal et repreneur d'Isotherma en 2008 : le groupe Bernard-Krief Consulting. Son PDG Louis Petiet (qui n'a pas donné suite à nos sollicitations) devrait recevoir une lettre de Me Beillard l'incitant à indemniser les salariés.                                                          C'est aussi sur un autre terrain judiciaire que pourrait évoluer le dossier Isotherma. Selon certains employés, le procureur de la République du Havre leur aurait indiqué son souhait de s'intéresser de plus près aux comptes de la société. « C'est une hypothèse », répondait simplement un représentant du parquet, hier matin. Gilbert Baup, lui, se dit « complètement serein ».                                                                                                                                   De son côté, la direction de l'entreprise a déposé plainte à l'encontre des salariés pour séquestration.

Thomas Dubois et Arnaud Rouxel

(source le havre libre)

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