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Dimanche 20 Juin 2010:

Cap sur le 24 juin pour défendre la retraite à 60 ans

Pour les syndicats, après une ultime parodie de concertation organisée par le gouvernement, les grèves et manifestations de jeudi seront décisives pour faire échec à une réforme de recul social.

Dans une ultime tentative de faire croire à une concertation sur son projet de réforme des retraites, le ministre du Travail a reçu, hier et avant-hier, les représentants des syndicats. Par avance, Éric Woerth avait fixé des limites très étroites à l'exercice en décrétant non négociable la mesure la plus dévastatrice, le recul de l'âge légal à soixante-deux ans. Seuls les sujets de la pénibilité et des carrières longues pouvant selon lui être modifiés à la marge. Cela a conduit la CGT et FO à boycotter ce rendez-vous. « Le ministre a dit clairement qu'il ne reviendrait pas sur la philosophie du texte. Or, nous, c'est tout le texte qu'on veut changer », a expliqué le responsable cégétiste Éric Aubin. Le leader de la CFDT, qui, lui, avait accepté de rencontrer le ministre, est ressorti de l'entrevue sans « aucune réponse ». « Il me semble, mais ce n'est pas une surprise, qu'il n'y a pas de marge de manoeuvre : pour moi, c'est terminé. Prochaine étape le 24 juin, ce sera une journée décisive », a conclu François Chérèque. Quels que soient les correctifs de dernière heure que Nicolas Sarkozy décide d'apporter au projet, tous les regards sont désormais tournés vers la mobilisation de jeudi prochain. « Il faut que nous créions l'événement le 24 juin, et que les salariés, qui sont très largement mécontents et critiques, l'expriment », déclarait hier le secrétaire général de la CGT, estimant qu'il faudrait être « beaucoup plus d'un million ». L'objectif, pour Bernard Thibault : « on n'est pas du tout sur une logique d'amendements, mais de retrait » du texte, « il ne faut pas que cette réforme soit adoptée et entre en vigueur ». Il a appelé FO et la CGC a « jouer collectif » et à rejoindre le mouvement lancé par la CGT, la CFDT, la FSU, l'Unsa et Solidaires. Bernard Thibault a relevé

qu'« un des motifs d'échec de l'équipe de France, c'est de ne pas avoir joué collectif. (…) Il faut que nous réunissions nos forces quelles que soient nos différences ». Plusieurs sondages indiquent que les syndicats disposent d'un fort potentiel de mobilisation. Selon une enquête TNS Sofres Logica, 66 % des Français jugent le projet gouvernemental injuste, tandis que, d'après Harris, 57 % pensent nécessaire de manifester contre ce texte.

Yves Housson

(source l'Humanité)

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