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Mercredi 5 Mai 2010:

 

Consensus droite-PS sur le plan FMI-Eurogroupe

Seuls les députés communistes, républicains et du Parti de gauche ont voté contre un « plan d'austérité sans précédent » qui vient surtout en aide aux banquiers, selon eux.

« N'oublions pas que derrière ce dispositif, ce sont des hommes et des femmes qui vont devoir subir un plan de rigueur drastique ! » Ce cri du cœur du ministre du budget, François Baroin, défendant le volet français du plan dit « d'aide » à la Grèce, adopté à main levée dans la nuit de lundi à mardi par les députés de droite et du PS, résume bien la situation. Seuls les élus communistes, républicains et du Parti de gauche et, à droite, Nicolas Dupont-Aignan ont voté contre. Le dispositif, qui fait l'objet d'un projet de loi de finances rectificative pour 2010 engage en effet la France à prêter « 16,8 milliards d'euros sur une période de trois ans » à la Grèce, dont 3,9 milliards d'euros dès cette année. Un prêt qui n'est aucunement un « chèque en blanc », a exposé la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, mais est étroitement conditionné à l'application du plan d'austérité élaboré par le FMI et la Commission européenne. Sur ce point, Christine Lagarde s'est montrée d'un zèle impitoyable : « Je serai extrêmement vigilante », a-t-elle assuré. Le FMI et la Commission « vérifieront chaque trimestre » et « pas moins de douze vérifications sur place » interviendront.

Une âpreté qui tranche avec l'attitude du gouvernement et de l'Europe vis-à-vis des banques, a dénoncé le député apparenté PCF Jean-Pierre Brard. En 2008, « la France n'a pas hésité à mettre sur la table près de 350 milliards d'euros (…), et au niveau européen c'était 3600 milliards », mais seulement 30 milliards de la part de l'UE cette année pour la Grèce, et 80 milliards sur trois ans... Surtout, le gouvernement « n'a exigé aucune contrepartie sérieuse des banques qu'il a renflouées (…) En revanche, lorsqu'il s'agit de prêter quelques sous à la Grèce, la France, l'Europe et le FMI s'acharnent contre son peuple en exigeant un plan d'austérité d'une ampleur sans précédent », constate-t-il. Pour le député de Montreuil, ce plan « n'est pas un plan de solidarité avec le peuple grec », qui exigerait, selon lui, de mettre à contribution les banques, de renégocier les traités européens et de créer un fonds monétaire européen, mais « un plan de solidarité avec les créanciers de l'État grec » : les banques qui ont prospéré avec des prêts à taux d'intérêt élevés, et les marchands d'armes dont la Grèce est un gros client... Ceux-ci devraient récupérer leur mise avec l'intérêt de l'argent que la France et l'Europe emprunteront sur les marchés financiers pour le prêter ensuite à la Grèce, les États comme la France en partageant les profits avec les banques grâce à un taux d'intérêt de 5 % annuels... Un « cynisme » dénoncé par Jean-Pierre Brard, pour qui « les banques et les États y gagnent tandis que le peuple grec le paie de ses droits sociaux ».

Sébastien Crépel

(source l'Humanité)

 

 

 

 

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