Samedi 20 Mars 2010:

Suicide : la colère des postiers

Social. Après le suicide d'un employé du centre de tri du Madrillet, près de Rouen, une enquête a été ouverte. Sud-PTT appelle à une manifestation.

Un drame humain, une répercussion sociale. Le 3 mars dernier, un employé du centre de tri du Madrillet se donnait la mort en se jetant d'une fenêtre du quatrième étage de son appartement au Grand-Quevilly. Il laissait une lettre mettant en cause sa hiérarchie à La Poste, évoquant le harcèlements dont il se disait victime.

Depuis, son épouse a déposé plainte, les syndicats et la direction de La Poste se son réunis en CHSCT et la sûreté départementale de l'hôtel de police de Rouen a été saisie d'une enquête. Mais désormais le syndicat Sud-PTT entend porter cette affaire un peu plus encore dans le débat public. Dans un communiqué, cette organisation appelle à un rassemblement devant la direction de La Poste, en haut du boulevard des Belges à Rouen, le mardi 23 mars à 10 heures – au moment même d'une journée interprofessionnelle d'action sur les salaires, les retraites et l'emploi. Stigmatisant un malaise bien plus profond qu'un cas de harcèlement isolé, le syndicat estime que « tous les collègues vont à reculons. Des dizaines prennent des traitements pour des troubles de l'angoisse. Certains ont même dû être hospitalisés. » Le syndicat révèle par ailleurs que ce suicide n'était pas le premier et qu'en juin 2008 déjà un autre postier de ce centre s'était donné la mort. Les causes, selon le syndicat ? La réorganisation « à marche forcée » qu'imposerait La Poste « est la source de la dégradation de la santé des agents. Le stress, le manque de respect, la déconsidération sont dénoncés par le personnel du centre de tri.» Et d'exiger que se suicide soit reconnu comme un accident du travail.

De son côté, la direction de La Poste ne « voulait pas », hier soir, « faire de commentaire sur cette affaire, une enquête judiciaire étant en cours ».

B. M.-C.

(source le havre libre)

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