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Vendredi 10 Décembre 2010:

 

Citron : l'étau se resserre

Social. Les salariés attendent aujourd'hui la décision de la justice concernant l'éventuelle liquidation de l'entreprise, dont trois dirigeants ont été placés en garde à vue hier matin.

Le sort de Citron s'accélère subitement. Alors que le tribunal de commerce doit de nouveau se pencher ce matin sur l'avenir de l'entreprise de recyclage de déchets industriels, trois de ses dirigeants – le PDG Michaël Brüggler, le directeur général adjoint et financier Jean Piquet et le directeur d'exploitation Benoît Baudoin- ont été placés en garde à vue dans les locaux de la compagnie de gendarmerie du Havre, hier vers 8 h 30. Ce qui ne présage en rien d'une quelconque culpabilité.

Du côté des enquêteurs et du parquet, il était impossible de connaître les raisons précises de cette décision.

« Nous ne pouvons donner aucun élément, même sur ce qui motive cette garde à vue. C'est prématuré », a simplement répondu le procureur de la République du Havre, Francis Nachbar. Le dossier serait aussi suivi de près par la section économique et financière du parquet général, à Rouen.

Selon Michel Walosik, responsable de l'union locale CFE-CGC, unique syndicat représenté chez Citron, l'audition des trois dirigeants était attendue dans le cadre de l'enquête menée autour de l'incendie subi par l'usine de Rogerville dans la nuit du 16 au 17 octobre dernier. « Cela paraissait logique, tous les salariés ont été interrogés. Mais le fait qu'ils aient été placés en garde à vue constitue une agréable surprise. Les pollueurs sont enfin mis devant le fait accompli », estime le syndicaliste.

Créé en 1997, l'entreprise, filiale d'une holding suisse, se trouve depuis longtemps dans le collimateur de l'État et de la justice, notamment pour des manquements aux règles de sécurité, aux normes de stockage et environnementales. De nombreuses plaintes auraient été déposées ces derniers mois pour, notamment, « mise en danger de la vie d'autrui » par des salariés inquiets pour leur santé, et par des militants écologistes. « Près de 50 % des 120 employés ont déposé plainte », précise Michel Walosik, qui sera à leurs côtés ce matin au tribunal.

Liquidation ou poursuite du redressement judiciaire ? La décision était jusqu'à présent attendue pour la fin du mois, alors qu'une réunion prévue le mardi 14 décembre en préfecture devait faire le point sur les travaux de mise aux normes. « Cette réunion reste programmée », indique Michel Walosik. « Seul le préfet peut redonner l'autorisation d'exploitation aujourd'hui suspendue depuis le mois d'octobre. »

Une décision qui conditionne de fait l'éventuelle reprise de la société. Veolia et Sita, filiale de Suez spécialisée dans le traitement des déchets, feraient toujours partie des candidats potentiels. « Nous voulons reprendre nos activités, mais pas avec cette direction et dans un site remis aux normes », peste un salarié.

Thomas Dubois et Arnaud Rouxel

(source le havre libre)

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