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Jeudi 15 Juillet 2010:

Cooper, c'est flou

Bolbec. Beaucoup de questions se posent sur le devenir du site de Baclair après l'annulation du comité central d'entreprise.

La seule chose dont les 317 salariés de l'usine Cooper Standard Automobile à Bolbec sont sûrs aujourd'hui, c'est qu'il n'y aura pas de licenciement pour motif économique en 2010. Mais pour le reste... Eux qui pensaient être fixés sur leur sort une bonne fois pour toutes devront continuer à vivre encore quelque temps dans l'incertitude, une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Le comité central d'entreprise, qui devait se tenir vendredi dernier au siège de Cooper France à Argenteuil, a été en effet annulé. « Pas de décision, donc pas de communication. Nous n'allions pas faire déplacer les gens si nous n'avions aucune annonce à leur faire », déclare Didier Moullin, le DRH de Cooper Standard, dont l'activité principale porte sur la fabrication de joints d'étanchéité des vitres et des ouvrants de véhicules.

Ce CCE était attendu avec impatience et angoisse. La direction de l'entreprise avait en effet informé les salariés de deux scénarios possibles : la fermeture totale du site ou bien la suppression de la moitié des postes. La donne reste la même aujourd'hui, mais nul ne sait quand, ni comment, la situation pourrait évoluer. Car les négociations en vue d'une éventuelle fusion avec la Barre-Thomas, un concurrent basé en Bretagne, ont jusqu'alors toujours achoppé.

« La pression est légèrement retombée »

« Malgré certaines avancées, malgré les efforts de tous, nous n'avons pas trouvé un accord qui permette de présenter un projet abouti auprès des salariés, poursuit Didier Moullin. Ce n'est pas la première fois que nous sommes confrontés à un problème de planning. Si la fusion ne se fait pas en 2010, elle ne se fera jamais », ajoute-t-il.

En 2006, la Barre-Thomas, une usine de plus de mille salariés qui fabrique des pièces automobiles en caoutchouc, a été reprise par le fonds d'investissements américain Silver Point. Or, il se trouve que Silver Point fait partie des sept actionnaires qui ont racheté Cooper. « Ne faisons pas d'amalgame », insiste Didier Moullin, avant toutefois de nuancer : « Tout acteur supplémentaire peut être source de perturbation. Et dans cette affaire, il y a beaucoup d'acteurs. Cooper n'est pas le seul décideur. »

« La fusion ne nous intéresse pas, car elle signifierait la fermeture du site, témoigne Pascal Langlois, délégué syndical CGT. Maintenant, certaines personnes sont soulagées de savoir que les emplois sont maintenus jusqu'à la fin de l'année. Elles avaient tellement peur de recevoir leur lettre de licenciement pendant les vacances. On a gagné au moins six mois. Du coup, la pression est légèrement retombée. » Mais pour combien de temps ? En l'espace de cinq ans, les effectifs de Cooper ont pratiquement chuté de moitié. Le nombre de mois de chômage partiel, lui, a explosé.

F. M.

(source le havre libre)

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