Mercredi 1 Septembre 2010:
L'industrie automobile encore frappée
316 emplois supprimés.
L'hémorragie continue dans l'industrie automobile qui, dans la région havraise, paie un très lourd tribut à la crise et à la mondialisation. Après les difficultés de Renault-Sandouville et de ses sous-traitants, c'est l'usine Cooper, à Bolbec, qui va fermer ses portes.
Bolbec. L'annonce a été faite hier. Le site de Cooper Standard Automobile à Baclair devrait fermer définitivement ses portes au premier trimestre 2011.
Les salariés de Cooper Standard le redoutaient, mais l'annonce faite hier à l'occasion du comité central d'entreprise est tombée comme un coup de massue. Le site de production de Baclair devrait fermer ses portes au premier trimestre 2011. Cooper Standard Automotive et la Société des Polymères Barre-Thomas (SPBT) envisagent de créer une nouvelle société. Cooper serait actionnaire majoritaire. Le fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), actionnaire minoritaire, rachèterait au préalable La Barre-Thomas à son actuel propriétaire, le fonds d'investissement américain Silver Point.
Pas de licenciements en 2010
« La nouvelle structure regrouperait les activités d'étanchéité carrosserie de Cooper France, les lignes de produits étanchéité carrosserie, antivibratoires et transferts de fluides de SPBT. L'intérêt de ce projet est de créer une nouvelle synergie entre les deux sociétés sur les lignes de produit. De nouvelles perspectives vont pouvoir se dessiner... À cause de la surcapacité de production sur le marché de l'étanchéité carrosserie, le site de Baclair a dû subir des périodes de chômage partiel. Il fallait donc rationaliser une activité déficitaire depuis de nombreuses années, ce qui amène à fermer le site de Baclair. Cette fermeture devrait intervenir à la fin du premier trimestre 2011. Nous maintenons l'annonce que nous avions faite en juillet, à savoir qu'il n'y aura pas de licenciement économique avant la fin de l'année 2010. Un plan de formation avait été mis en place fin 2009 pour minimiser l'impact du chômage partiel et aider à une reconversion », explique Didier Moullin, le DRH de Cooper Standard. Le plan présenté aux partenaires sociaux hier propose aux salariés de Baclair de pourvoir douze postes sur le site de Lillebonne et vingt postes sur le site de Vitré. L'usine de Lillebonne ne serait pas impactée par des licenciements.
Sous le choc
À la CGT, l'annonce n'est pas vraiment une surprise. « Pour nous, les dés sont jetés. De source officieuse, c'était dans les tuyaux depuis un an. Et puis nous avons déjà connu deux vagues de licenciements en 2006 et en 2009. Le deuxième plan avait finalement été arrêté par la direction. Toutes les usines sont en chômage partiel depuis la fin 2008. Les salariés sont sous le choc. Certains d'entre eux travaillaient là depuis vingt ou trente ans... » indique Alain Eudier, délégué CGT. Le syndicat en appelle à présent aux élus et dénonce l'utilisation « de l'argent public qui sert à licencier des salariés... ». Hier après-midi, le maire de Bolbec Dominique Métot a également tenu à exprimer son mécontentement. « Depuis mon élection, j'ai multiplié les rencontres pour sauver ce site. Le pouvoir d'un élu local est restreint, mais j'ai voulu porter la problématique auprès du préfet. Je regrette cette décision qui sert les intérêts des financiers, mais pas ceux des salariés et de leurs familles qui habitent sur notre territoire. » L'élu a indiqué également que la communauté de communes devra présent plancher sur la reconversion du site.
F.H.
(source le havre libre)