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Vendredi 2 Juin 2010:
L'adieu aux larmes Bolbec. Reyée de la carte, l'école maternelle Élisabeth fermera définitivement ses portes cette après-midi. L'émotion est grande. La colère aussi. L'école maternelle Élisabeth vit ses dernières heures. Aujourd'hui, sur le coup de 16 h 15, pendant que ses derniers élèves partiront en vacances, l'établissement à classe unique fermera ses portes pour toujours. Il y aura de l'émotion, beaucoup de larmes, peut-être plus encore que vendredi soir dernier lors de la petite « messe » célébrée en son honneur, entre tous ceux qui ont lutté d'arrache-pied pendant des mois et des mois pour éviter sa disparition. Elizabeth est morte. Son funeste destin avait été scellé le 21 avril dernier, lors d'un conseil municipal extraordinaire sous tension. aujourd'hui, l'heure serait presque au recueillement. « Il faut faire le deuil. C'est dur, très dur, confie Karl Baron, 74 ans, le doyen de cette école, qu'il a fréquentée en pleine Seconde Guerre mondiale. Quand j'ai appris la fermeture, je suis resté trois jours sans dormir. Ça me travaille encore. Je me souviens très bien de la directrice de l'époque, Mme Jeanne. Elle était grande, brune, avec des lunettes. Qu'est-ce qu'elle aimait les enfants ! Sa fille fut, elle aussi, directrice de l'école. Quand on quittait la maternelle pour aller au primaire, on avait déjà des acquis, on commençait à savoir lire. Fermer Élisabeth était pour moi quelque chose d'impensable. » « Nous avons acheté un petit bout de terrain juste à côté de l'école pour construire notre garage, raconte son épouse. Tous les jours, on voyait les enfants. Ça va nous faire bizarre maintenant. » « Erika ! Oui, comme le bateau... » Pour Erika Tuffereau, directrice de l'école depuis seize ans, la tristesse est tout aussi grande. « Erika ! Oui, comme le bateau. C'est pareil, ironise-t-elle. Seize ans ! Ça compte dans une vie. J'habitais dans l'école. J'étais ici chez moi et voilà qu'on me met dehors. Pendant toutes ces années, j'ai toujours eu d'excellents contacts avec les parents. On finissait par bien se connaître. On a même tissé des liens proches de l'amitié. C'est l'avantage d'une petite structure. Cette école, c'était un lien social dans le quartier de Fontaine-Martel. » Erika Tuffereau va devoir poursuivre sa carrière à l'école primaire de Saint-Romain-de-Colbosc. « Bye Bye, Madame le professeur, ont entonné parents et enfants. Nous vous remercions énormément pour votre bonté, votre dévouement et nous le disons en chantant. On ne vous oubliera jamais. » F. M. (source le havre libre)
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