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Mardi 20 avril 2010 :
Économie : des clés pour comprendre Les banques taxées sur les activités à risques ? Comment empêcher une nouvelle crise systémique ? Le rapport LePetit, remis à Christine Lagarde, ouvre une petite piste : une taxe internationale sur les activités bancaires les plus risquées. Le rapport commandé en décembre, par la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, à Jean-François LePetit, ancien président de la Commission des opérations de Bourse (prédécesseur de l'AMF), a été rendu public jeudi, deux jours avant la rencontre informelle des ministres des Finances de l'Union européenne dont l'objet était, outre le dossier grec, d'évoquer la création d'une taxe financière. Cette rencontre n'a pas abouti à un accord sur ce nouvel impôt. Pourtant, selon le rapport, cette nouvelle taxe permettrait de réduire celles de leurs activités « qui dégagent des rendements et profits anormaux avec pour contrepartie un coût pour la société le jour où le risque systémique se réalise ». Un risque qui se définit comme « une dégradation brutale de la stabilité financière, provoquée par une rupture dans le fonctionnement des services financiers est répercutée sur l'économie réelle ». Une situation que « la crise permet d'illustrer avec des exemples concrets ». Lors de ses interventions, Christine Lagarde a estimé qu'une telle taxe devrait s'appliquer non seulement aux banques mais aussi à toute institution financière et être modulée en fonction du risque de leurs activités. Chiche ! Mais si elle voit le jour, sera-t-elle suffisamment dissuasive pour modifier le comportement des établissements financiers et bancaires ? La taxe envisagée de l'autre côté du Rhin apparaît très légère – de l'ordre d'un milliard d'euros. Elle sera utilisée en cas de défaillance d'une institution financière. Dérisoire au vu des 360 milliards d'euros qui ont été mis à la disposition des banques dans le plan de sauvetage. « La constitution d'un fonds d'intervention enverrait un message erroné au marché et ne limiterait pas les prises de risques », dénonce le rapport qui prône plutôt une taxe alimentant le budget de l'État. Un fonds pourrait en effet être interprété comme une sorte d'assurance. Ce que les économistes appellent l'aléa moral : je peux prendre tous les risques que je veux puisque je suis assuré de ne pas faire faillite. Mais d'ores et déjà, la Fédération bancaire française s'élève pour faire capoter l'idée, prétextant que ce nouvel impôt « ne repose sur aucun fondement et aurait de graves conséquences sur le financement de l'économie, la compétitivité des entreprises et donc la croissance ». C'est vite oublier que leurs activités ont fait plonger l'économie mondiale dans sa plus grande récession depuis l'après-Seconde Guerre mondiale et qu'aujourd'hui, elles continuent de privilégier la spéculation plutôt que de respecter leurs engagements d'encours de crédit. Clotilde Mathieu (source L'Humanité) Retraite (3)
: l'économie a plus d'impact que d'échographie...
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