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Samedi 12 Juin 2010:

Le bac séché par les profs ?

Examens. Les enseignants de Jules-Siegfried s'interrogent sur une éventuelle grève pendant les épreuves.

« Nous avons été reçus avec trente minutes de retard. Non, en fait, plutôt six mois. » Après avoir menacé de se mettre en grève pendant les examens du BEP, quatre professeurs du lycée Jules-Siegfried se sont rendus au rectorat jeudi soir, concernant la fermeture de classes pour la rentrée 2010. Un rendez-vous qu'ils attendaient depuis le mois de novembre. Philippe Martin, représentant du personnel (SGEN-CFDT), et Gérard Maniable (Sud Éducation), étaient du voyage. Leur conclusion, après avoir discuté avec Christian Petit de l'académie de Rouen : « On s'est retrouvé face à un mur », estimant que leurs arguments n'ont pas été entendus. « On se fout royalement des lycées et surtout des lycées professionnels », juge Philippe Martin.

Des épreuves en septembre ?

La situation pourrait aboutir à un blocage lors des examens, avec une grève des professeurs s'occupant de la surveillance des écrits et des examens oraux. « Nous allons d'abord consulter nos collègues par e-mail avant de prendre notre décision », explique Gérard Maniable, conscient des conséquences pour les bacheliers qui passeront leurs épreuves au sein de Jules-Siegfried. « Si nous en arrivons là, les élèves devront repasser les épreuves bloquées en septembre », retardant d'autant leur possible obtention du diplôme. « Des parents d'élèves nous comprennent, mais ils ne souhaitent évidemment pas subir les conséquences. »

Moins de classes à la rentrée

Parmi les points de discorde entre les enseignants et leur référent administratif, le BTS Assistance technique d'ingénieur (ATI), ne devait intégrer que 15 élèves, pour finalement en accueillir 30 à la rentrée prochaine. « C'est déjà une première avancée. Mais pourquoi on nous supprime quand même le poste ? », s'interroge Gérard Maniable. La surcharge horaire serait assurée par les enseignants en place, en heures supplémentaires.

Mais le contentieux majeur reste la filière Bac Pro SEN (Systèmes électroniques numériques ». Soit la formation pour les métiers de la vidéosurveillance, la sécurité incendie et instruction, les télécoms... « Ce sont des secteurs en pointe, reconnus par la Région qui a investi près d'un million d'euros dans notre établissement. » Les deux classes de BEP sont ainsi transformées, suite à une réforme, en une seule de Bac Pro. Soit 30 élèves accueillis au lieu de 56.

M.demazières, directeur du cabinet du recteur explique ce choix par le maintien de la carte des formations. « Il y a trois classes de Bac Pro pour trois formations. Si nous augmentons le nombre de classes pour la division SEN, cela signifie qu'il faut supprimer une autre formation. » La grève potentielle sera « dommageable pour les élèves, mais je suis confiant dans le professionnalisme des enseignants pour ne pas en arriver là. »

(source le havre libre)

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