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http:// pcflehavre.free.fr Le Havre, le 30 juin 2 005
A M. l’Inspecteur d’Académie de Seine Maritime
Monsieur l'Inspecteur d'Académie,
L’examen de la situation scolaire de notre ville du Havre, nous conduit, à la suite de plusieurs auditions et réunions rassemblant jeunes, parents, enseignants, militants de l’Ecole, à vous demander de bien vouloir organiser avant le début du mois de Septembre 2005, une table ronde pour réexaminer notamment les conditions de la rentrée et les perspectives scolaires qui s'offrent pour l'avenir dans notre agglomération.
Les mesures de fermetures de CLIS, de classes préélémentaires et élémentaires, prises sous votre autorité pour la prochaine rentrée, ont provoqué à juste titre, au cours des derniers mois, des mobilisations de personnels et de parents d'élèves ; elles continuent de réunir l'opposition de la population et des personnels concernés. De plus, nous avons pris connaissance du contenu de l'étude effectuée en 2004 par vos services et transmise aux élus ; elle prévoit la suppression prochaine de plusieurs collèges et de SEGPA, dans des quartiers populaires du plateau Est et Ouest et de la basse ville du Havre.
Sur la base d'une prospective démographique établie en 2004, sensée rendre compte de la situation à l'horizon 2010, vous décidez de poursuivre et d'étendre des mesures de fermetures, engagées depuis quelques années, touchant entre autres des CLIS, des classes et un lycée (Jules Verne). En l'absence de données démographiques, des perspectives d'urbanisme et d'emplois sur la ville, nous ne pouvons qu'être critiques sur la validité de telles perspectives. Il s'agit selon nous, pour l'essentiel, d'un prétexte, car l'ensemble de ces mesures procède, d'une même visée de diminution du potentiel éducatif dans notre ville au nom de la restriction sur les coûts budgétaires en personnels, en locaux et en frais de fonctionnement. Nous contestons aussi l'argumentaire pédagogique que vous utilisez et ses conclusions, qui tentent de justifier ces mesures et ces projets. Nous le faisons tout autant mais de manière différente, pour les CLIS et les SEGPA d'une part, pour l'école pré élémentaire, élémentaire et les petits collèges d'autre part. On ne peut selon nous, priver des élèves du bénéfice des structures de CLIS et de SEGPA, existantes, qui peuvent au mieux tenir compte des spécificités des acquisitions des jeunes qui leur sont confiés, et ceci dans des conditions adaptées, avec un personnel qualifié et formé à cet effet. Concernant les collèges, vous évoquez les effets contradictoires des faibles effectifs : risque de baisse de l'offre d'options mais aussi de l'insécurité. Quand bien même, l'évolution de la population scolaire (ce qui reste à prouver) serait à terme celle que vous supposez, vous conviendrez qu'il est souhaitable de faire bénéficier les élèves de classes et de groupes (en LV, SVT, autres disciplines, soutien) à effectifs réduits, au lieu de procéder à des regroupements d'élèves dans des établissements aux effectifs plus (trop) importants, avec les maxima officiels d'effectifs par classe que nous connaissons. Un tel abaissement des conditions d'études des élèves, risque d'accroître les retards scolaires, de détériorer le travail des personnels, la vie de ces établissements et des quartiers où ils sont implantés. Par ailleurs, faute d'entretien les locaux ainsi désaffectés ne seraient plus aptes à l'accueil d'élèves si la conjoncture à l'avenir l'exigeait ; la perte de potentiel scolaire serait sèche et définitive (n'est-ce pas le cas de l'ex-lycée J. Verne ?).
Les projets scolaires ne peuvent, selon nous, faire l'objet d'une présentation officielle, sans une large discussion publique préalable sur l'état de la scolarisation dans notre agglomération et les propositions concrètes nécessaires pour l'améliorer. Vous ne pouvez, M. l’Inspecteur d'Académie, vous qui représentez l'autorité en charge du Service Public d'Enseignement, rester à l’écart de cette exigence des Havraises et des Havrais au lendemain du 29 mai, et refuser qu'une vraie concertation soit mise en place dans ce sens.
C’est pourquoi nous vous demandons l’organisation de cette table ronde ouverte à tous les acteurs de la vie scolaire et sociale du Havre : responsables académiques et des collectivités territoriales concernées, parlementaires, élus municipaux et des cantons, syndicats des personnels, fédérations de parents d'élèves, partis, associations, jeunes…, avant la rentrée de septembre 2005, afin d’éviter en urgence de nouvelles difficultés pour le service public et laïque d'enseignement et de lui donner ainsi des perspectives d'amélioration de sa situation.
Dans l'attente d'une réponse favorable, veuillez agréer, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, l’expression de nos sentiments dévoués à l'intérêt du Service Public et Laïque d'Enseignement.