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Vous trouverez ci-joint la position commune de la 
FCPE, du SGEN, du SE-UNSA et du SNUIpp 
sur le projet de modification des programmes concernant l’apprentissage de la lecture. 
Cette déclaration a été lue en ouverture de la commission spécialisée école 
avant que les organisations ne quittent la séance pour marquer leur désaccord avec le texte étudié. 
 
 

Commission spécialisée Ecoles – 6 mars 2006

 Déclaration commune

 Les organisations FCPE, SGEN-CFDT, SE-UNSA, SNUIPP-FSU refusent de s’inscrire dans le simulacre de concertation sur le projet de modification des programmes de l’école primaire qui sera soumis à l’avis du prochain CSE. Elles refusent par conséquent de participer aux travaux de cette commission et quitteront la séance après avoir lu cette déclaration.

 Contrairement à la démarche qui avait prévalu pour l’élaboration des programmes de 2002, le ministre n’a engagé aucune réflexion approfondie avant d’élaborer le projet d’arrêté qui se rapporte à l’apprentissage de la lecture.

 Sur ce sujet, pourtant crucial pour l’avenir de tous les jeunes, aucune expertise sérieuse n’a été conduite. Les praticiens, formateurs, chercheurs, corps d’inspection et parents d’élèves n’ont été associés d’aucune façon.

 Aucune évaluation des pratiques des enseignants sur le terrain n’a été engagée. Au contraire, les résultats des recherches pouvant apparaître contradictoires avec l’opinion du ministre ont été  ignorés ou même discrédités.

Ce projet de modification des programmes s’inscrit pour nous dans une démarche beaucoup plus idéologique que pragmatique.

 Il minore le fait que la lecture est une activité complexe et il gomme dans les programmes toute information relative à la diversité des approches dans les écoles et au sein de chaque manuel. Il ouvre ainsi la voie à la préconisation d’un type unique de manuel.

 Il ignore que les enfants ont des manières différentes d’entrer dans la lecture et supprime d’un trait de plume tous les acquis professionnels engrangés dans le domaine de l’apprentissage de la  lecture par les maîtres avec l’aide des chercheurs depuis quarante ans.

 Le déchiffrage comme seule base d’apprentissage de la lecture a été mis en cause à la fin des années 60 parce qu’il ne garantissait pas la compréhension. C’est pour cette raison que les enseignants ont multiplié leurs efforts, se sont mobilisés, pour transformer leurs pratiques afin d’améliorer les performances des élèves. Il s’agit donc aujourd’hui, avec ce projet de texte, d’un considérable retour en arrière.

 Enfin ce projet, en stipulant que tous les élèves doivent avoir acquis à la fin du cours préparatoire «  les techniques du déchiffrage et les automatismes qui permettent la lecture autonome et l’accès au sens » ignore totalement le fonctionnement en cycles. Il discrédite tous les enseignants qui organisent leur progression en fonction de la diversité des élèves et de leurs rythmes d’acquisition sur l’ensemble du cycle 2 en continuité avec l’école maternelle.

 Les organisations s’adressent au ministre pour lui demander d’organiser une évaluation scientifique du travail effectué dans les classes concernant l’apprentissage de la lecture afin d’appréhender leur efficacité respective.

Dans l’attente des résultats de cette évaluation, elles lui demandent de surseoir  à toute modification des programmes.

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