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Lundi 18 Octobre 2010:
Pétrochimie sous tension Social. À la CIM, une « opération commando » a permis la reprise de l'alimentation en kérosène de l'aéroport de Roissy. Les salariés dénoncent « une entrave au droit de grève ». Pour un dimanche, la journée d'hier a été plutôt animée sur la zone industrielle ! À la Compagnie industrielle maritime (CIM) tout d'abord, où, vers 7 heures, une « opération commando » a permis « la remise en fonctionnement du pipeline qui dessert en kérosène l'aéroport de Roissy », indique Fabrice Modeste, secrétaire du comité d'entreprise de la CIM et syndicaliste CGT. Pour les salariés, « la sécurité du site n'est plus assurée » « Des cadres non grévistes sont entrés clandestinement par bateau dans l'usine en grève et ont remis en route le système de pompage », précise Pierre Lebas, Secrétaire de l'Union locale CGT. « La direction est intervenue en s'appuyant sur une lettre d'injonction du ministère de l'Environnement », poursuit Philippe Saunier, délégué CGT pour la pétrochimie, « au mépris du respect du droit de grève et des règles de sécurité ». « Coup de force lamentable » « Entre 95 et 100 % du personnel, selon les équipes, est en grève depuis le 12 octobre. Depuis vendredi, plus aucune entreprise ne rentre » explique Fabrice Modeste, qui revient sur la façon dont les choses se sont produites. « La direction nous a demandé de mettre en route dans les plus brefs délais le pompage vers Roissy. Ce n'était pas une réquisition, mais une injonction... Nous sommes en grève, alors nous avons refusé... » Les salariés dénoncent, là, « une entrave au droit de grève » et mettent l'accent sur les conditions dans lesquelles cette remise en marche s'est effectuée. « Ces cadres occupent des fonctions qui ne sont pas les leurs. Il y a danger car ces personnes ne sont pas formées. Et les procédures de reprise n'ont pas été respectées. La sécurité n'est plus assurée sur le site », s'indignent les salariés, qui estiment à 27 000 m³ le volume de kérosène qui quittera d'ici ce matin l'entreprise. « Compte tenu de ce coup de force lamentable, les gars nous rejoignent. Sur les trente présents dimanche [NDLR : Hier], deux étaient non grévistes. Lorsqu'ils ont vu les méthodes employées, ils nous ont rejoints. » Un CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) exceptionnel s'est tenu hier après-midi après les constats faits par les élus. Ce matin, à 7 heures, les salariés se retrouvent en assemblée générale pour décider de la suite à donner à leur mouvement. « Nous allons tenir le temps qu'il faudra », prévient Fabrice Modeste. Une assemblée générale interprofessionnelle est également programmée à 17 heures à la maison des syndicats au Havre. Marie-Christine Erset et Vanessa Leroy Hier soir, nous n'avons pas réussi à joindre la direction de la CIM. (source le havre libre)
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