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Journée nationale d’action le 14 mai à l’hôpital public

C’est l’exigence d’une sorte de Grenelle de l’hôpital public qui s’exprime maintenant dans l’ensemble de la communauté hospitalière. C’est ce qu’ont exprimé le 7 mai lors d’une conférence de presse à Paris, les représentants des onze syndicats et organisations [1] qui convoquent une nouvelle journée d’action nationale le jeudi 14 mai.
Le 28 avril déjà, dans les rues de Paris, on avait vu défiler en un coude à coude rare près de 20 000 blouses blanches et bleues : l’ensemble des personnels, administratifs, techniques, cadres hospitaliers, soignants – avec des infirmiers, des chefs de clinique et de pôle, et d’éminentes personnalités de chaque spécialité –, dénonçaient l’hôpital entreprise que le gouvernement entend imposer avec la loi « hôpital patients santé, territoire » qui sera discutée au sénat à partir du 12 mai.

En voulant passer en force pour imposer la loi Bachelot – quelle raison commande d’utiliser la procédure d’urgence ? – le gouvernement braque un peu plus le monde hospitalier qui « se met donc en ordre de marche pour porter la prochaine mobilisation un cran au dessus de celle du 28 avril » a déclaré l’un des organisateurs.
Les organisations exigent la suppression de la procédure d’urgence, l’ouverture d’une négociation en vue de négocier et réecrire la loi avec ceux qui la mettront en œuvre : tous les personnels de l’hôpital.
« Nous ne sommes pas pour le statu quo » a souligné le professeur Granger qui avec le professeur Grimaldi représentait le Mouvement de défense de l’hôpital public. Mais la loi Bachelot entraînerait une régression sanitaire, sociale, démocratique. C’est pourquoi la colère gronde à l’hôpital ou le rejet de la loi est de plus en plus large ».

Alors que le gouvernement manœuvre en recul et annonce des modifications de la loi, notamment sur la question de la gouvernance, il n’est pas sûr que cela suffise à calmer la colère.
En effet, malgré les reculs annoncés c’est toujours et encore le directeur de l’hôpital qui décidera et la logique reste encore celle de l’hôpital entreprise.
Dans le malaise de la profession il y a enfin le fait que depuis vingt ans chaque ministre de la Santé amène sa propre loi, sans jamais demander l’expertise de la précédente : « ces réformes à répétition épuisent la communauté hospitalière déclarait un syndicaliste.
Autre motif de mécontentement, sans attendre que la loi soit votée, les réorganisations sont déjà mises en œuvre. Pour faire face à l’ampleur des déficits, conséquence des missions multiples du secteur public et qu’il revient à l’Etat de financer, les annonces de suppressions d’emplois tombent à l’hôpital public : 200 étaient annoncées le 6 mai aux hospices civils de Lyon. A Paris, dans les hôpitaux de l’APHP, les plans sont connus service par service.

Actions à Nice, Lyon, Strasbourg
Sous forme de débrayages d’une heure, de manifestations régionales, d’envoi de délégations auprès des préfectures ou des agences régionales de santé, les personnels des hôpitaux publics de Marseille, Nice, Lyon, Caen, etc ont déjà répondu présent à l’appel de l’intersyndicale nationale qui a, depuis un mois, essaimé dans les régions.
C’est ainsi que les personnels de Lyon Croix-Rousse prévoient l’organisation d’une chaîne humaine avec distribution de tracts aux usagers, qu’une conférence de presse est prévue à Nancy mardi 12 mai, jour de la visite du président de la République au CHU.

Enfin, FO et la CGT ont appelé les personnels des organismes sociaux (caisses de sécurité sociale, Dass et Drass) à faire grève ce 14 mai.
Au delà de la santé c’est en effet une réorganisation globale de la protection sociale que le gouvernement a planifié.

[11.05.09]

-Maïté Pinero

[1] CFTC Santé et Sociaux, CFE-CGC Santé Action Sociale, CGT Santé Action Sociale, FO Services Publics et de Santé, SUD Santé Sociaux, Confédération des Praticiens des Hôpitaux (CPHP), Intersyndicat National des Praticiens Hospitaliers (INPH), Mouvement de Défense de l’hôpital Public (MDHP).

 


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